Aujourd’hui, nous avons le plaisir de rencontrer Richard Fredon. Un homme qui, riche de ses deux passions, à savoir le cyclisme et la musique a su les marier avec talent.

Bonjour Richard, il me semble que tu as un parcours assez atypique, comment en es-tu venu à mêler tes passions pour le vélo et la musique ?

Et bien, on peut dire que j’ai grandi dans un univers de cyclistes puisque mon père et mon oncle étaient eux même coureurs dans les années 70 et on peut dire qu’ils ne sont pas passés inaperçus. J’ai pratiqué ce sport pendant une vingtaine d’années et passionné de musique, je jouais de la guitare et j’avais déjà une forte envie d’écrire des chansons. C’est donc tout naturellement que mes premières chansons m’ont été inspirées par ce milieu que je connais de près. Je souhaitais faire des chansons au plus juste de la difficulté de ce sport.

Si tu me parlais de Philippe Gaumont, ton ressenti suite à son ouvrage « Prisonnier du dopage » et le déclic qui s’en est suivi ?

Quand j’ai entendu parler du fait que Philippe Gaumont sortait un livre, je me suis empressé de l’acheter. Après la lecture en est venue la chanson chanson que Philippe a lui-même écouté, il l’a d’ailleurs trouvée très juste. Je me doutais bien que ça se passait comme ça dans le cyclisme professionnel à l’ époque, c’était important pour moi de faire une chanson le plus près de la réalité . Est née d’ailleurs de cette rencontre une belle amitié entre lui et moi. Il m’a raconté pas mal d’anecdotes sur toutes ces années passées dans le milieu professionnel et surtout de son ami, de son frère Frank Vandenbroucke.

Le Dérailleur souhaite sans cesse promouvoir le cyclisme féminin, tu as rendu hommage aux championnes et notamment à Mélodie Lesieur (NDLR : Championne de France 2010) dans ton morceau « La Petite Reine ». Trouves-tu que la visibilité de la discipline s’améliore ?

Tout à fait, j’ai souhaité faire une chanson sur le cyclisme féminin et c’est en discutant avec Mélodie que je me suis rendu compte des difficultés qu’elles pouvaient rencontrer. Ce manque de médiatisation et de reconnaissance mais je trouve que depuis il y’a eu une amélioration. Pas mal de pages Facebook suivent le cyclisme féminin et je la vois un peu plus à la télé. France3 Picardie a notamment joué le jeu, je trouve ça classe de leur part.

Autre morceau, petite polémique. Tu rends hommage à Lance Armstrong dans « À cent à l’heure » avec des paroles très forte comme « J’aurais mieux fait d’faire footballeur… Ils veulent m’voler tout mon honneur. » Est-ce que ta position à changer depuis ?

Lance Armstrong… Tout à fait, je l’ai défendu publiquement et dans une chanson. J’assume complètement ce choix, ma position n’a pas changé et ne changera jamais. A mes yeux, Lance Armstrong est un grand champion. J’en ai parlé d’ailleurs avec Philippe Gaumont qui me confiait que même si on l’avait entraîné et dopé comme Lance, il n’aurait jamais gagné un seul tour de France. Ce mec avait des capacités extraordinaires et un moral d’acier.

Je trouve scandaleux qu’on le traite comme le plus grand tricheur de tous les temps. Et oui les footballeurs, qu’on fasse un petit peu de ménage dans ce sport. Je crois que l’on aura des surprises, dans d’autres sports aussi d’ailleurs. Je ne cautionne pas le dopage, non, mais il est important qu’on se le dise : le dopage ne touche pas que le cyclisme, non il touche tous les sports et à ce qu’il paraît même dans le showbiz… (rire) mais ça ne le crions pas trop fort.

Te considères-tu comme un chanteur engagé ? Quels sont les messages que tu souhaites faire passer lorsque tu composes ?

À partir du moment où l’on prend position sur un sujet polémique, on devient forcément engagé. J’essaye de défendre des valeurs et des idées dans mes chansons que je trouve juste. J’aime que mes chansons racontent une histoire et soient chargées d’émotions. Des chansons qui n’ont rien à raconter, il y’en a plein les radios je les laisse d’ailleurs à ceux qui savent très bien les faire.

Aujourd’hui nous proposons à nos visiteurs « La petite Reine », on te laisse terminer avec quelques mots sur cette touchante chanson.

Les hommes considèrent que le cyclisme féminin est moins intéressant que celui des hommes parce qu’ ils roulent beaucoup plus vite mais quand on a pas de tête… on a des jambes.