Photo: Movistar Team

[dropcap style= »5″ text= »C »]’est plein de fraîcheur, suite à la journée de repos d’hier que notre bon peloton se sentait prêt (ou pas) à affronter les premiers massifs alpestres. Une étape assez courte de 165km emmenant la troupe de Vaison-la-Romaine à Gap. Décidément, la ville de Gap peut être certifiée Grande Boucle à force de la voir passer en ses murs. En même temps, selon l’Equipe, Gap est la ville la plus sportive de France.

Les jolies colonies de vacances

Dès le départ réel de l’étape, ça pète de partout. Beaucoup de tentatives et déjà un premier groupe d’une vingtaine qui se forme mais ça roule derrière car certaines formations n’ont pas su sauter dans le bon wagon, ça se regroupe finalement sous l’impulsion des rabats-joie. Mais c’est finalement une joyeuse colonie qui va se dessiner dans la première difficulté de l’étape avec pas moins de 32 coureurs dont Valverde ! Tout le monde disait que c’était la dernière grande chance pour les baroudeurs, voici la preuve qu’ils en étaient conscients mais malheureusement pour eux, la menace est trop grande et la locomotive se remet à fumer : quelques minutes plus tard, toute la clique rentre au chaud dans le peloton.

Il faudra attendre un peu plus longtemps pour que le bon de sortie soit donné – merci papa, merci maman – à un nouveau groupe composé de 26 coureurs, ne vous inquiétez pas cette fois-ci c’est le bon nombre. Bien évidemment, ni Valverde, ni Dan Martin qui avaient tenté un plus tôt ne sont présents dans ce groupe, ce qui explique peut être sa réussite, bien que distancés au général… C’est tout de même un très beau groupe tant par la quantité que par la qualité que nous retrouvons pour la suite de cette étape : Albasini et Meyer (Orica), Dumoulin (Argos), De Gendt et Hoogerland (Vacansoleil), Marino (Sojasun), Jeannesson (FDJ.fr), Gautier et Voeckler (Europcar), Kadri et Riblon (Ag2r), Roche (Saxo), Trofimov (Katusha), Astarloza (Euskaltel), Costa (Movistar), Coppel et Navarro (Cofidis), Mori (Lampre), Velits (OPQS), Navardauskas (Garmin), Gilbert et Quinziato (BMC), Didier, Gallopin et Klöden (Radioshack) ainsi qu’Adam Hansen (Lotto).

L’insolence avant le col de Manse

C’est une affaire qui roule pour la tête de course, à 50 kilomètres du terminus, les fuyards comptent près de 10 minutes d’avance. Les hommes de tête le savent, la victoire sera pour l’un d’entre eux, un seul et ça approche : encore 35 bornes. C’est tout de même un gros groupe, n’est-ce pas le bon moment pour faire exploser tout cela ? Il semble que ce soit l’avis des français Marino et Kadri qui tentent leur chance en duo et derrière personne ne bronche. L’écart ne se fait pas vraiment et après 10 kilomètres ensemble, ils attaquent le pied du Col de Manse avec une poignée de secondes d’avance. Finalement, les pourcentages font mal aux deux hommes qui ne peuvent éviter le retour de leurs compagnons enfin, en partie puisque Hansen s’est fort bien chargé de faire exploser le groupe de poursuivants. Dommage pour De Gendt, qui fait partie des premiers distancés. Et là, miracle : enfin un coureur Cofidis à l’avant qui veut forcer le destin ! Coppel qui embarque avec lui Rui Costa et Roche. Dommage pour le français qui aura servi de rampe de lancement pour Costa, une sacrée fusée que nous vous présentions d’ailleurs hier, tiens donc, mais quel flair ! Il est parti, ses compagnons ne le reverront plus.

Un tempo made in Katusha

Ce n’est pas une douce mélodie que nous jouent les coéquipiers du discret Rodriguez qui entrent dans le vif du sujet dès les premiers pourcentages du Col. Un peu comme le lait, c’est un peloton écrémé que nous retrouvons après quelques minutes pour, au final, ne retrouver qu’un petit groupe d’une dizaine d’hommes parmi lesquels les principaux favoris mais pas tous : Ten Dam ou Péraud décrochent. Devant, malgré des attaques de partout, Rui Costa ne semble pas faiblir et bascule en tête. Alors que l’on s’attend à voir Purito attaquer, bah oui sinon pourquoi faire rouler son équipe à la place de la Sky … c’est Alberto Contador en personne qui lance les hostilités ! C’est sans compter sur le fidèle lieutenant de Mister Froome, Richie Porte fait rentrer au train tout le monde sur Contador. On se retourne et on se rend compte que comme d’habitude Porte fait mal : ils ne sont plus que 8 en tête de course puisque pour Ten Dam, Péraud et Fuglsang, l’élastique qui était très tendu a fini par craquer. Contador va tenter une seconde fois mais Porte s’en charge, l’espagnol n’est pas décidé à se laisser dicter la loi par le lieutenant australien et en remet une couche ! Cette fois-ci c’est trop pour Porte qui passe par la fenêtre, c’est au maillot jaune d’assurer son rang, il reprend Contador sans problème. C’est mort pour aujourd’hui !

Un final casse-gueule

Malgré tout leurs efforts, les français ne parviendront pas à revenir sur Rui Costa qui aura géré sa fin d’étape d’une main de maître. Riblon réglera le petit groupe devant Riblon et Jeannesson. La Cofidis ne sauve donc pas son Tour de France, le malheureux Coppel échoue au pied du podium. Derrière eux, ça continue à fuser dans le groupe maillot jaune où ils ne sont plus que 7. Contador ne lâche rien et chute en entraînant dans son sillage Froome qui évite de peu la correctionnelle ! Plus de peur que de mal pour les deux champions qui perdent juste un peu de temps. Ouf !

Ce sont donc Péraud, Fuglsang et Ten Dam qui sortent de cette folle étape avec la grimace : ils perdent une petite minute malheureusement précieuse sur le groupe favoris. Un motif pour attaquer ?