3 dag la panne

La Panne, une histoire de guerriers.

Intercalée entre les grandes classiques de début de saison, cette atypique course par étapes disputée autour de la flandrienne ville de La Panne sur la côté belge fait figure de véritable mise en jambe avant d’attaquer le Tour des Flandres. Plus qu’une mise en jambe, un véritable parcours initiatique avec tout de même 4 étapes dont un contre-la-montre en 3 jours de course. Nous retrouvons avec plaisir les fameux bergs flandriens, le vent à l’approche de la mer du Nord et cette année tout particulièrement : un froid mordant.

Johan Museeuw, Michele Bartoli, Peter Van Petegem, Sean Kelly,Jelle Nijdam, Viatcheslav Ekimov, Vanderaerden : voici quelques noms ronflants issus du palmarès des Trois jours de la Panne. Pas mal, non ? Le tenant du titre Sylvain Chavanel aura à coeur de marquer les esprits par un doublé mais attention on retrouve de gros concurrents sur les routes belges dont la sensation de ce début de saison et vainqueur le week-end dernier à Gand-Wevelgem, le slovaque Peter Sagan. Notons que Sylvain Chavanel est le seul français à avoir su s’imposer sur une course crée en 1977 !

C’est toujours la même histoire

Cette première étape s’est déroulée sous un magnifique ciel bleu, pas le ciel bleu qu’on retrouve l’été dans l’arrière pays niçois. Non, plutôt celui que l’on retrouve une fois les feuilles tombées et qui marque la douce emprunte de l’hiver. Bien loin du printemps, c’est donc frigorifié que le peloton s’élance de Middelkerke pour environ 200 bornes de plaisir vers Zottegem. Une étape longue et configurée à la manière d’une vraie classique d’un jour : distance, froid et la présence des fameux bergs (les monts belges bande d’incultes !).

Que se passe t’il toujours dans ce type de course ? Une échappée « matinale » même si parfois l’échappée matinale se dessine en début d’après-midi, ça reste une échappée matinale : c’est la tradition et on ne déroge pas aux traditions. Les fuyards seront au nombre de 4 avec Benett, Haller, Reijnen et Barbé et seront gratifiés d’une avance d’un peu plus de 4 minutes à 80km de la ligne d’arrivée. Suffisant ? Peut-être mais les bergs vont vite faire déchanter ces messieurs.

Comme neige au soleil

Le scénario classique se poursuit avec l’écart entre échappés et peloton qui s’étiole petit à petit. Ils vont craquer les uns après les autres : Reijnen manque de chuter suite à un pépin mécanique et Bennet ne pourra plus supporter les pentes belges assez traitres, il faut l’avouer. Ce seront les deux premiers à se faire avaler par un peloton lancé à vive allure sous l’impulsion des équipes de sprinteurs. Les deux rescapés se chamaillent « Tu roules pas et tu grappilles les points du GP de la montagne … » devait penser Barbé face au comportement de son compagnon d’échappée. Tout s’accélère, la file indienne se profile à l’horizon : le bulldozer est en marche et écrase tout sur son passage. Alors que tout le monde pense à un sprint massif dans les rues de Zottegem, quelques irréductibles vont tenter de tirer leur épingle du jeu : Vaitkus, Heytens, Pozzo et notre sympathique français – vainqueur du prologue de Paris-Nice – : Damien Gaudin. C’est donc un groupe de 6 coureurs dont 2 rescapés de l’échappée matinale qui entame les 50 derniers kilomètres en tête de course.

 Ça sprinte ou ça sprinte pas ?

L’échappée ne fonctionne pas, tout le monde ne se donnant pas à fond. Damien Gaudin mouille le maillot et tente sa chance à un peu plus de 30 kilomètres de l’arrivée. Tout le monde est maintenant rentré dans le peloton et seul Gaudin tant bien que mal parvient à garder une certaine avance. Comme si le pistard en avait inspiré plus d’un, le final s’avère électrique. Sylvain Chavanel place une attaque et ça débloque les principaux favoris qui se lancent à leur tour : Gatto, Sagan, O’Grady mais … en vain.

Encore un peu plus de 10 bornes et c’est Le Bon qui pour la FDJ tente de provoquer le destin. Sous son impulsion, une dizaine de coureurs prennent la poudre d’escampette. Terpstra, Demare, Chavanel, Kristoff et Sagan sont aux avants-postes. Et une nouvelle fois en 3 jours, Peter Sagan s’impose en patron sur les routes belges mais vraiment d’un cheveu devant Arnaud Demare visiblement très déçu suite à une petite faute du slovaque durant le sprint.

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«Il y a une légère vague de Peter, ça fait partie du sprint, a relativisé le Français. Ça aurait pu être ma première victoire de l’année, je suis un peu déçu. Johan Le Bon avait fait un très bon travail pour ne pas que ça rentre.» Arnaud Demare

A suivre…