Photo : fb.com/RadioShackLeopardTrek

[dropcap style= »5″ text= »N »]ous gardons tous en mémoire les déclarations fracassantes de Chris Horner que ce soit avant ou lors de ce début de Vuelta, il se disait être prêt pour enfin accrocher un Grand Tour à son palmarès, pour s’emparer du maillot rouge et le ramener du côté de Madrid. A 41 ans et après une saison marquée par une énorme interruption de cinq mois suite à des douleurs récurrentes au genou, il faut croire que l’américain se connait très bien, trop bien ?

Présomptueux ? Oui mais pas que…

Les plaisanteries allaient bon train concernant les velléités de victoire de l’américain vieillissant. Horner a répondu très vite et de la meilleure façon lors de la 3ème journée de course, dès l’ascension du Mirador de Lobeira où il se découvre très tôt pour l’emporter en véritable puncheur devant Alejandro Valverde et Joaquin Rodriguez. Les favoris se tiennent alors dans un mouchoir de poche, à savoir trois petites secondes mais c’est un ascendant psychologique dont l’originaire d’Okinawa (oui,oui au Japon) profite dès lors. Une victoire anecdotique ? Loin de là puisque il martèle être capable d’emmener ce maillot à Madrid et le démontre une nouvelle fois lorsque les pourcentages s’affolent. Sur les sévères pentes de l’Alto de Hazallanas, il surclasse tout le monde et repousse Vincenzo Nibali à 48 secondes durant l’ascension et Valverde, abonné au podium en termine à une bonne minute de celui qu’on ne peut désormais que prendre au sérieux.

Un chrono qui change tout.

C’est en se connaissant parfaitement que Chris Horner abordait le chrono individuel de Tarazona, il disait ne plus avoir fait de bon chrono depuis des lustres. Sur les routes de la province de Saragosse, l’américain montre enfin des signes de faiblesse. Alors que son principal opposant, Nibali, signe le quatrième temps de l’étape, Horner perd une minute et 29 secondes sur le Requin de Messine. Certains diront que le chrono est typiquement l’épreuve qui fout tout en l’air, je vous dirai juste que celui là, a magnifiquement relancé l’intérêt de ce Tour d’Espagne. Depuis, c’est Vincenzo Nibali qui mène la course avec dans son ombre Chris Horner, qui n’hésitera pas à tout tenter pour grimper sur la première place du podium. La tunique n’est qu’à trois petites secondes de ce dernier et les ascensions à venir de l’Oviedo ce vendredi et de l’Angliru demain pourraient lui offrir cette Vuelta sur un plateau.