L’UCI donne peu de détails dans l’annonce de la suspension provisoire, l’équipe affirme que les problèmes sont antérieurs à son passage avec eux

L’UCI a annoncé lundi avoir suspendu provisoirement Franck Bonnamour (Decathlon-AG2R La Mondiale) pour « anomalies inexpliquées » dans son passeport biologique.

Bonnamour, 28 ans, a débuté la saison 2024 en Australie lors du Tour Down Under.

Le communiqué de presse ne donne aucune précision sur l’aspect du passeport biologique dans lequel les valeurs de Bonnamour s’écartent de la norme. Sa VRAD est répertoriée comme « Utilisation de méthodes interdites et/ou de substances interdites ».

Decathlon AG2R La Mondiale a publié un communiqué indiquant : « Cette décision s’appuie sur des contrôles effectués avant son arrivée dans l’équipe le 1er janvier 2023 ».

Bonnamour a été transféré dans l’équipe depuis B&B Hotels après la saison 2022.

« Dans ce contexte et tant que la procédure UCI est en cours, l’équipe suspend Franck Bonnamour à titre conservatoire avec effet immédiat », poursuit l’équipe.

L’UCI a institué le Passeport Biologique de l’Athlète (ABP) en 2008 afin de détecter le dopage sanguin, car les tests directs pour les rappels tels que l’EPO n’étaient efficaces que dans un court laps de temps.

Depuis lors, des modules permettant de mesurer les marqueurs capables de détecter l’utilisation de stéroïdes anabolisants et d’hormones améliorant la performance ont été ajoutés au panel.

Avant l’annonce d’aujourd’hui, aucun pro du WorldTour n’avait été retenu avec l’ABP depuis une décennie. Les cas les plus récents sont survenus au niveau ProTeam.

En 2022, sept coureurs de l’équipe W52-FC Porto ont été suspendus pour divers délits de dopage. L’un d’eux, João Rodrigues, a été condamné à une suspension de quatre ans pour violation du PBA dans cette affaire.

Avant lui, son compatriote Domingos Gonçalves s’est vu imposer une interdiction de quatre ans pour violation du PBA en 2019, et la même année, l’opération Aderlass a découvert un réseau de dopage sanguin qui a conduit à l’interdiction de Bjorn Thurau, Georg Preidler, Stefan Denifl, Borut Bozic, Kristian Koren, Primin Lang et Kristijan Durasek, tous sauf un, n’avaient montré aucune anomalie dans leur PAS, probablement en raison de tests ne montrant pas les effets de doses plus petites et plus fréquentes d’EPO utilisées dans un processus appelé « microdosage ».

Cette affaire a conduit de nombreuses personnes à remettre en question l’efficacité du PBA.

En 2021, l’UCI a transféré ses contrôles antidopage à un organisme indépendant, l’Agence internationale de contrôle, une décision qui a suscité des critiques de la part de l’organisme responsable précédent, la Fondation antidopage du cyclisme (CADF), comme venant sans la participation des parties prenantes du cyclisme.

Une étude publiée en 2021 par des chercheurs du Laboratoire français antidopage (AFLD) de Châtenay-Malabry affirmait pouvoir détecter des microdoses dans le sang et les urines jusqu’à 72 heures après l’injection, soit deux jours de plus que le test précédent.