[dropcap size=small]N[/dropcap]ous retrouvons Julien Duval, véritable figure de proue du Roubaix Lille Métropole pour un petit entretien. De ses premières victoires à ses espoirs tout en abordant son passage chez les pros, le prometteur rouleur se confie pour notre plus grand plaisir.

Bonjour Julien, alors dis-moi : ton premier contact avec le vélo ? 

J’ai découvert le vélo à l’âge de 7 ans dans le club « Jeune cité d’Evreux ». C’était dans le cadre de plusieurs ateliers liés au sport. J’ai donc pu faire une journée découverte et ceci m’a vraiment plu ! J’ai donc logiquement continué tout en prenant du plaisir.

Le plus beau moment de ta jeune carrière ?

Mon plus beau souvenir de ma jeune carrière est mon premier titre de champion de France dans la poursuite individuelle en cadet en 2006. Le même jour, je décrochai le record de France de la discipline avec les vélos traditionnels. J’insiste là dessus car aujourd’hui, il est de nouveau possible d’utiliser les vélos de poursuite.

De Caen à Roubaix, pas de gros bouleversement climatique mais un gros changement dans ta façon d’aborder les choses ?

Non c’est sûr, au niveau du climat, ça ne change pas beaucoup et encore… Sinon, cela fait déjà 4 ans que je ne suis plus sur Caen. J’y ai fait mes années lycée dans le pôle inter-régional de Caen avant de me rendre sur Rennes pour y faire des études de Pédicurie-Podologie.

En ce qui concerne l’endurance, nous n’avons pas les encadrements que certains peuvent avoir. J’ai eu la chance de pouvoir faire mes études en même temps de ma passion. Ensuite, quand j’ai quitté le lycée, les journées se sont chargées un peu plus car il faut arriver à jongler entre les cours et les entrainements. J’avoue que je ne m’ennuie pas, mes journées sont très chargées !

Progresser côté route ne freine t’il pas la progression côté piste et d’ailleurs où va ta préférence ?

Non, il est possible de voir avec les différents coureurs que la route est plutôt bénéfique pour la piste (Wiggins, Cavendish, Meyer pour ne citer qu’eux). Après, en France, si on souhaite avoir une carrière dans le vélo, il faut aller sur la route car ce n’est pas avec la piste que nous pourrions vivre. Maintenant, ma préférence va plus vers la route car avec les courses professionnelles, je prends vraiment beaucoup de plaisir à courir et c’est vraiment un autre monde.

Quel bilan tires-tu depuis tes débuts chez les pros ?

Pour ma première année chez les professionnels au sein de l’équipe Roubaix Lille Métropole, j’en tire une année correcte. Je suis satisfait de cette saison même si je ressens le manque d’expérience car j’ai fait quelques erreurs qui m’ont coûté un bon résultat sur certaines courses.

Ma première année a été complète et m’a apporté beaucoup de satisfaction sur le plan humain mais aussi sportif. J’ai pu m’illustrer sur différents terrains, aussi bien sur des circuits plats (7ème place à Denain) et des vallonnés (les 4 jours de Dunkerque).

À quoi ressemble ta journée type ?

Une journée type pour moi est d’aller rouler le matin. Après, la durée de l’entrainement dépend de l’heure à laquelle je dois aller en cours. Je pars rouler souvent entre 9H et 10H pour rentrer vers 13H. Je fais ensuite un repas et à 14H me voilà en cours jusqu’à 19H le soir. Mes journées sont donc bien pleines. Parfois, il arrive que j’alterne, je vais en cours le matin de 8H à 13H et je vais rouler par la suite.

Suite aux différentes affaires, le cyclisme change t’il ? Le ressens-tu en course ?

Oui, on ressent que le vélo commence à changer. Tout le monde sait ce qu’il risque s’il joue. Je ne peux pas dire si dans les courses on le ressent car cela ne fait qu’un an que je suis dans le milieu donc je n’ai pas connu les grandes années. Mais lorsque l’on en parle avec des anciens, ils disent que les vitesses ont diminué. De même, on ressent que suite à une journée éprouvante en terme d’allure ou de profil, le lendemain les coureurs sont fatigués et ça roule bien moins vite.

Plus léger :  ton idole dans le peloton ? Quel cycliste a marqué ton enfance ?

Je n’ai pas vraiment d’idole dans le peloton. Au niveau des grandes stars, j’aime bien Gilbert car c’est un peu le profil de coureur que j’apprécie voir et qui me correspondrait le plus. Dans ma jeunesse, le coureur qui m’a marqué est Lance Armstrong. C’était celui qui faisait toujours parler de lui et qui a marqué le cyclisme des années 2000, au moment où j’ai commencé à m’intéresser au vélo et à rouler.

Qu’est ce que l’on peut te souhaiter pour 2014 ? Pour ton avenir dans le peloton à plus long terme ?

J’aimerais bien que cette année soit au moins identique à l’année dernière avec une victoire, ce serait parfait. Cette saison, j’espère que je pourrai peser encore un peu plus sur les courses et essayer de décrocher pour commencer une victoire. Mais s’il peut y’en avoir plusieurs, je ne cracherai pas dessus !

Ensuite à long terme, je souhaite intégrer une division supérieure ou le World Tour pour la saison prochaine. Et à plus long terme, je souhaiterai, pourquoi pas, découvrir un grand Tour et faire le Tour de France. Je pense que c’est la course dont tout coureur rêve de faire une fois dans sa vie.

Un grand merci à Julien pour sa disponibilité et une belle saison !