Bonjour à toutes et à tous, entre tartine et café, voici les dernières nouvelles du monde cycliste, avec la matinale du Dérailleur. Une matinale qui ce matin, parlera beaucoup du Tour du Limousin et de l’USA Pro Challenge, mais qui ouvrira sur de l’actu toute fraîche, datant de… 2012! Bonne journée

Caruso bien conservé

Olivier Perrier

Ah, les joies de la congélations…L’italien Gianpaolo Caruso s’est vu notifié hier un contrôle non négatif à l’EPO, sur un échantillon prélevé hors compétition le 27 mars…2012! L’UCI a indiqué hier que c’est grâce à une nouvelle technique de détection de l’EPO que ce prélèvement a révélé ce résultat, qui avait échappé aux autorités il y a trois ans. Certains joueront aux vierges effarouchées, tout en martelant que l’on veut au cyclisme, tout ça à quelques jours de la Vuelta. D’autres, plus sarcastiques, diront que Caruso obtient-là, une sorte de contrôle positif d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Caruso c’est, une brêve apparition sur la liste de l’affaire Puerto, avant que la fédération royale espagnole de cyclisme l’efface des tablettes, ce que le comité olympique national italien contesta avant de s’incliner devant le TAS, qui permit à Caruso de reprendre le vélo en compétition en 2009 chez LPR, équipe de Di Luca, positif sur le Giro cette même année. Pas de quoi pleurer donc pour cet ex-pensionnaire de Manolo Saiz, mais peut-être de quoi trembler pour d’autres coureurs, car qui sait si d’autres échantillons ne vont pas passer à la moulinette de ce nouveau test. Le positif dans cette affaire (si si, on ose…), c’est que la lutte anti-dopage dans le cyclisme reste active et obtient des résultats. Et de cela, le sport cycliste peut en être fier.

Bardiani en a rêvé, Sonny l’a fait

Olivier Perrier

C’est un sprint massif qui a conclu hier, la première étape du Tour du Limousin, dont la ligne d’arrivée était tracée à St-Yrieix la Perche, patrie d’origine de Luc Leblanc. Une étape somme toute assez classique, une attaque au kilomètre zéro signée par un coureur de la FDJ, des premiers kilomètres de course parsemés de tentatives multiples d’échappée, avant de voir partir celle qui obtiendra le titre de celle du jour. Un trio tout d’abord formé par Giorgio Cecchinel (Southeast), Guillaume Bonnafond (Ag2r) et Guillaume Levarlet (Auber 93) qui jouera avec le peloton en laissant l’écart faire de l’accordéon, ce qui dans la région d’origine de Jean Ségurel est un pléonasme. Un écart qui fluctuant qui permet à Nicolas Edet (Cofidis) de jouer un beau solo, pour former un quatuor avec les trois de tête. Mais dans le peloton on connaît la musique, on joue un tempo moderato, avant que la Movistar la joue allegro en prenant les commandes de l’orchestre du peloton.

A 35 km de la ligne, il reste une vingtaine de secondes d’avance aux fuyards quand Cecchinel joue son va-tout, en partant seul dans le final. Mais dans la descente de la côte de Tadeix, le peloton se regroupe et le sprint devient inévitable.

Occasion rêvée pour Sonny Colbrelli (Bardiani CSF) de faire parler sa pointe de vitesse et d’enfiler le premier maillot de leader du Tour du Limousin. Sur la ligne, il devance Andrea Pasqualon (Roth-Skoda) et Timothy Dupont (Roubaix-Lille Métropole).

Dennis bosse, Bookwalter conclut

Alex

L’américain Boowalter a fait coup double en s’emparant de cette seconde étape et du maillot jaune de l’USA Pro Challenge. Une BMC qui tourne très fort sur cette campagne américaine après les bons résultats de Brent Bookwalter lors du Tour de l’Utah et le maillot jaune ici, au Colorado qui reste dans ses rangs après deux jours de course.

L’échappée fleuve de cette seconde étape était composée d’une douzaine de coureurs, bien décidés à arriver avec suffisamment d’avance au pied de la dernière ascension vers la station de ski d’Arapahoe Basin – réputée pour être la station du Colorado dont les pistes ferment le plus tard dans la région – afin de tenter la victoire d’étape. Parmi eux, nous retrouvions notamment Kyle Murphy (Caja Rural), Will Routley (Optum), Carson Miller (Jamis) ou Nathan Brown (Cannondale). L’enchaînement des deux dernières difficultés (Ute Pass et Arapahoe Basin) ainsi que le souffle chaud du peloton revenant très vite dans le sillage des fuyards a poussé plusieurs d’entre eux a lâché l’affaire. Un homme va se relancer avec panache, c’est Nathan Brown. Il donne le tout pour le tout alors qu’il entreprend la dernière ascension du jour.

Derrière, la machine BMC se met en route avec un Rohan Dennis qui donne tout pour revenir sur l’homme de tête, c’est un véritable duel qui se déroule entre les deux hommes dont l’un a tout de même déjà donné énormément en tête de course. Non seulement, l’australien a des jambes de feu mais en plus le public va bien l’aider ! Tellement de spectateurs sur le bord de la route que personne ne peut tenter une attaque dans les derniers kilomètres, qui auraient pourtant pu offrir un beau terrain d’expression. Dennis est très fort, trop fort pour le jeune coureur de 24 ans, originaire de Colorado Springs qui aurait tant aimé briller à la maison. Sous la flamme rouge, l’espoir se consume. Dennis ramène définitivement ce qu’il reste du peloton sur le courageux du jour.

Telle une maman kangourou, Dennis aura gardé bien au chaud son petit avant de le laisser prendre son envol dans les derniers mètres. Une offrande pour son coéquipier Brent Bookwalter qui donne tout ce qu’il a dans les 300 derniers mètres. Il s’impose de 6 secondes sur Dennis qui aura réalisé un travail exemplaire et de 10 secondes sur Hugh Carty (Caja Rural).

Troisième lundi, Bookwalter endosse le maillot jaune à l’issue de cette seconde étape. Il était prévisible que Taylor Phinney ne puisse conserver son bien mais c’est un très joli coup de la BMC qui le garde en son sein. Aujourd’hui, il y aura du spectacle car la route vers Aspen sera semée d’embûches.