[dropcap size=big]O[/dropcap]n avait beau en connaître les contours (à noter qu’à ce jeu-là Thomas Vergouwen a encore mis dans le mille), Christian Prudhomme nous a offert hier de belles surprises quant à la présentation du parcours. Ce matin, la matinale vous présente le menu de ce 103ème Tour de France, commente le retour de la grande boucle à Angers, fait un focus sur le Mont-Blanc et enfin, donne la parole à Bryan Coquard qui rêve de victoire d’étape. Un joli programme, à consommer toute la matinée et même, la journée ! 

Le menu

Olivier Perrier

Entrée

Sous l’oeil du Mont-St-Michel, les sprinteurs pourront aller chercher le premier maillot jaune sur un terrain d’histoire de France, les plages d’Utah Beach, avant de laisser les puncheurs entrer en scène à Cherbourg Octeville. Une goutte de Saumur pour digérer et les coureurs pourront se diriger à table

Hors d’oeuvre

 

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Un final costaud dans les monts du Cantal. Terrain propice à un coup de Trafalgar? (ASO)

Les monts du Cantal. Alors certes, la montée vers le Lioran n’a pas de quoi effrayer, mais elle sera précédée par le Pas de Peyrol, escaladé par son versant le plus abrupt et le col de Perthus, montée courte mais très pentue.

Plat de resistance

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Un classique Pau-Luchon revisité avec l’arrivée de la Hourquette d’Ancizan et de Val-Louron Azet au programme (ASO)

Une bonne traversée des Pyrénées, avec l’Aspin comme tremplin pour la victoire au Lac de Payolle. Ensuite, le traditionnel Pau-Luchon sera revisité avec Tourmalet, Hourquette d’Ancizan (attention à la descente),  Val-Louron Azet et Peyresourde. Les puristes regretteront l’absence de l’Aubisque, mais on ne peut plaire à tout le monde. Pour clore le chapitre pyrénéen, le Tour fera escale en Andorre, avec une arrivée à Arcalis, précédée par le vachard Col de Beixalis.

Digestif

Les organisateurs proposent une ascension du Ventoux le 14 juillet, précédant le premier chrono sur les routes escarpées de l’Ardèche. De quoi se mettre en jambes pour la suite.

Fromage

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Terrain idéal pour les attaquants vers Culoz, avec le Grand Colombier en épouvantail (ASO)

Du Jura ! Avec un des cols les plus exigeants de France, le Grand Colombier en allant vers Culoz. Et pour ceux qui auront encore faim, il faudra affronter les lacets du Colombier avant l’arrivée. 4000 mètres de dénivelé pour cette étape cent pour cent dans l’Ain. De quoi apprécier la deuxième journée de repos à Berne, deux jours plus tard.

Dessert

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Retour d’un chrono en côte, avec les terribles pentes de Domancy (ASO)

Quatre étapes alpestres, dont un contre-la-montre (une première depuis l’Alpe d’Huez en 2004), avec une farandole de Forclaz, la montée vers le barrage d’Emosson, la côte de Domancy, le Bettex (pour un salut à Claveyrolat) et un duo inédit Ramaz-Joux Plane, vous le voyez les ingrédients du dessert promettent un final de rêve. Le Tour en prend l’habitude sous la férule de Christian Prudhomme, la montagne est-là, jusqu’à la veille de l’arrivée.

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Le Café et l’addition

Pour les gourmands, un peu de Chantilly à la fin, avant d’aller trinquer quelques coupettes de mousseux, en direction du pavé des Champs-Elysées. Comme depuis le centième Tour, les coureurs feront le tour de la place de l’étoile, avant d’aller chercher les derniers accessits de ce Tour 2016.

Avec une telle carte, difficile de ne pas s’enthousiasmer. On en oublie déjà que le Tour 2014 était considéré comme une chance unique pour les purs grimpeurs, en découvrant le menu du Tour 2015, ces derniers ne peuvent qu’en avoir l’eau à la bouche!


Le Tour renoue avec la douceur angevine

Arthur Pineau

Photo : c6L

Depuis 2004, l’attente se fait longue du côté angevin. En effet, c’était le 9 juillet 2004 que le Tour arrivait à Angers pour la dernière fois, avec la première victoire sur la Grande Boucle d’un certain Tom Boonen. Douze ans plus tard, la capitale de l’Anjou accueillera à nouveau la plus grande course de l’année.

Comme en 2004, l’arrivée sera devant l’hôtel de ville, théâtre d’un sprint massif. Et si vous parlez de l’étape du Tour arrivant à Angers en 2004 aux coureurs qui étaient dans le peloton ce jour-là, beaucoup diront qu’ils n’en gardent pas un bon souvenir. En effet, sous la flamme rouge, une grosse chute avait mis à terre un bon nombre de coureurs, alors que Juan Antonio Flecha se faisait reprendre. Une chute qui avait privé du sprint Robbie McEwen (il termine maillot vert à la fin du Tour), mais qui avait aussi blessé Tyler Hamilton, obligé d’abandonner quelques étapes après. Thomas Voeckler vivait lui son premier jour en jaune. Bref, cette arrivée à Angers avait marqué, et elle avait surtout sacré Tom Boonen, qui avait remporté l’étape des Champs-Élysées la même année, avant de glaner quatre nouveaux succès en 2005 et 2007.

2016 pour la 16e

En 2016, Angers sera pour la 16e fois ville étape. La première fois, c’était en 1936. De grands noms y ont remporté des bouquets. Hugo Koblet en 1951 n’est autre que le vainqueur du Tour cette année-là. Jacques Anquetil s’y est imposé en 1963, tout comme Eddy Merckx en 1972. Mais Angers, c’est également deux grands départs, en 1967 et en 1972 justement. Eddy Merckx prenait le premier maillot jaune, laissant présager la difficulté de le battre pour ses adversaires, mais dès le lendemain, Cyrille Guimard lui reprenait la tunique jaune.

2016 va donc permettre au Tour de renouer avec Angers. Il s’agit d’une nouvelle preuve d’amour de la capitale du Maine-et-Loire pour le vélo puisque chaque année, elle accueille une journée le Circuit de la Sarthe, avec une arrivée d’étape et un contre-la-montre. La Grande Boucle retrouvera Angers et le Maine-et-Loire le 4 juillet prochain, après une longue absence de douze ans pour les Angevins. Cela faisait également depuis 2008 que le Maine-et-Loire n’avait pas eu de ville-étape. La dernière fois, c’était Cholet qui était à la fête avec un contre-la-montre et un départ. Pour les habitants du département, la fête se poursuivra le lendemain avec un départ donné à Saumur, qui sera pour la deuxième fois ville départ après 1987.


Honneur au majestueux Mont Blanc !

Amélie Barbotin

Photo : Nono vlf

Cette année encore, ASO a mis les petits plats dans les grands ! Pour cette nouvelle édition du Tour de France, celui-ci passera une semaine entière dans les Alpes, et plus particulièrement 3 jours entiers dans la vallée du Mont Blanc. Les coureurs arriveront le jeudi 21 juillet dans le village de Sallanches pour un contre-la-montre qui les emmènera vers Megève. Au programme, 17 km à parcourir et la fameuse côte de Domancy, qui avait vu la consécration d’un certain Bernard Hinault en 1980 lors des Championnats du Monde.

Le vendredi 22 juillet, une étape en ligne entre Albertville et Saint Gervais fera un peu plus de 146 km. A noter ce jour là, l’arrivée au Bettex (1400 m), comme l’an dernier au Critérium du Dauphiné. Le vainqueur de l’étape aura alors une vue imprenable sur le Mont Blanc, de quoi garder en mémoire cette victoire !

Pour terminer cette escapade dans les Alpes et autour du plus haut sommet européen, une dernière étape en ligne aura lieu le samedi 23 juillet entre Megève et Morzine, longue elle aussi de 146 km. Les coureurs prendront ensuite l’avion direction Paris avec des images plein la tête du Mont Blanc et ses environs.


Bryan Coquard : « Une victoire d’étape sur le Tour, un rêve ! »

Gaulthier Lenotre

Alors que l’on cherche a s’arracher les mots des Froome, Quintana, Contador, Pinot, Bardet et autres aspirants au classement général, le Dérailleur à préféré recueillir les impressions d’un prétendant au maillot vert, Bryan Coquard (Direct Energie). L’occasion de découvrir les ambitions du coq en vue du prochain Tour

Quel est votre ressenti sur le parcours ?

C’est un parcours sympa, il y a possibilité pour les sprinters de prendre le maillot jaune dès la première étape, c’est intéressant. Il y aura 5-6 arrivées au sprint, on aimerait toujours plus, mais c’est déjà bien. J’ai remarqué qu’il y avait  une arrivée à Angers c’est pas très loin de chez moi… Comparé à l’année dernière il y a moins de pièges, même si la Normandie est dangereuse avec le vent. Il y a quand même des étapes difficiles, mais en progressant je pourrais les passer.

Cette année objectif Maillot vert ?

Le maillot vert je le vise tous les ans, mais c’est un objectif à moyen terme, Sagan est très fort! Il faut que je continue à progresser, que je prenne un peu plus de « caisse », être un peu plus fort pour y penser . L’année prochaine je repartirai dans le même état d’esprit que l’année dernière, disputer les sprint intermédiaires et bien évidemment pour être maillot vert, remporter une victoire d’étape ! Sagan y arrive sans…..Mais faut prendre des points. Mon rêve est de gagner des étapes, je pense aux Champs Elysées, après on verra la suite.

Coquard
Coquard à la recherche de terrain propice à la gagne (Photo: Ronan Houssin)

Vous parliez d’être plus fort, l’année prochaine, vous aurez une équipe entièrement dédiée pour vous, pensez-vous être capable de rivaliser avec Sagan ou Greipel ?

Oui je l’espère, c’est pour cela qu’on fait ca, je remercie l’équipe, mais il faut maintenant que ça se mette en place, il faut que ça marche ! C’est un gros boulot pour cette hiver avec l’ensemble du staff et des coureurs. J’espère mettre en place quelque chose de vraiment sympa pour devenir pourquoi pas l’un des meilleurs train du monde, ce serait sympa !

Et vous les amis, que vous inspire ce Tour de France 2016 ?