Bonjour les matinaux du vendredi, c’est presque le week-end !
On ne relâche pas ses efforts, on se pose avec un bon café devant la matinale avec pour notre plus grand plaisir le World Tour qui s’offre aux dames, Molard qui brille sur le Tour du Limousin et l’USA Pro Challenge qui voit enfin s’imposer Rohan Dennis.

Bonne journée !

Les dames ont aussi droit à leur World Tour

Mickaël Pinta

2015 va marquer la fin d’une ère dans le cyclisme féminin, celle de la Coupe du Monde. Présente depuis 1998, cette dernière va céder sa place à un World Tour féminin. Cela à pour but de promouvoir le cyclisme féminin et surtout de lui permettre une meilleure couverture grâce à des courses plus longues et plus variées. Mais au final, que va apporter le World Tour féminin ?

Tout d’abord, le World Tour contiendra pas moins de 30 courses, bien au-delà des 10 courses d’un jour faisant office de manche de la Coupe du Monde. Si pour le moment nous ne savons pas encore qu’elles seront les courses World Tour, nul doute que nous devrions retrouver les manches de la Coupe du Monde, ainsi que des courses par étapes telles que le Tour de Californie, le Giro Rosa ainsi que les Strade Bianche ou la Course by le Tour pour en revenir aux classiques

De plus, la longueur des courses va augmenter. En effet, la distance maximale passera de 130 à 140 kilomètres  pour les courses d’un jour et de 100 à 120 kilomètres lors des courses à étapes. Par ailleurs, les grilles de prix seront amenés à être augmentées.

Comme précédemment, les équipes engagées sur les courses d’un jour pourront aligner entre 4 et 6 coureuses, quant aux courses à étapes 7 ou 8 coureuses pourront y prendre part et les équipes seront tenues d’aligner pas moins de 5 coureuses.

Enfin, concernant l’avancée médiatique du cyclisme féminin, l’UCI a stipulé à l’ensemble des organisateurs des courses World Tour de signer un contrat qui “régit entre autres les droits de diffusions audiovisuelles, marketing et d’organisations matérielles.” En d’autres termes, chaque course faisant partie du World Tour se devra d’être diffusée en direct à la télévision ou en streaming.

Voilà donc ce que va apporter le World Tour féminin, une plus grande couverture médiatique, des courses plus longues et plus variés, ainsi que des gains financiers revus à la hausse. Ainsi, l’instauration de ce World Tour semble permettre de promouvoir un cyclisme féminin encore en manque de reconnaissance.

La victoire? Molard ne crache pas dessus

Olivier Perrier

Alors que le Tour du Limousin s’est aventuré hors de ses frontières régionales hier, les tricolores ont décroché leur premier succès d’étape sur l’édition 2015. Et ce, au terme d’une étape rondement menée, où les échappés ont vaincu le peloton et dans laquelle Rudy Molard (Cofidis) s’est offert son premier succès chez les pros.

Et pourtant, sur la route d’Aigurande, les sprinteurs avaient bel et bien envie d’en découdre pour se rapprocher de Jesus Herrada (Movistar), le leader depuis la veille. Dès le premier sprint intermédiaire, ces derniers se sont écharpés pour le gain de quelques bonifications et à ce jeu-là, Sonny Colbrelli (Bardiani) dont l’équipe a muselé toute tentative d’escarmouche, s’est offert de précieuses secondes dans la reconquête du maillot jaune. A 142 km de l’arrivée, une échappée prend forme et pour la première fois depuis le départ mercredi, peut se targuer de l’AOC « la bonne échappée ». En son sein,  Alexandre Pichot (Europcar), Hubert Dupont (AG2R La Mondiale), Florian Vachon (Bretagne-Séché), Rudy Molard (Cofidis), Adrian Honkisz (CCC Sprandi), Giacomo Berlato (Nippo-Vini Fantini), Clément Saint-Martin (Marseille 13 KTM) et Julien Antomarchi (Roubaix-Lille Métropole). Des fuyards qui s’offrent un écart maximal de 5 minutes à 80 kilomètres de la ligne, grâce à la bienveillance du peloton, avant que la Movistar prenne les affaires sérieusement en main. Sous la banderole des 20 derniers kilomètres, l’écart est de toujours de 2 min et c’est sous celle des 10 dernières bornes que les échappées commencent à s’attaquer pour le gain de l’étape, sous l’impulsion d’Antormarchi.

Dans le final le peloton se rapproche, ce qui profite à Nicolas Edet (Cofidis) et à Quentin Pacher (Armée de Terre) qui, d’un saut de cabri, se joignent aux échappés pour jouer la gagne. A l’issue d’un sprint serré, c’est donc Rudy Molard qui, pour la première fois de sa carrière, lève les bras sur une ligne d’arrivée. Il devance d’un souffle Florian Vachon, qui tourne autour depuis le Tour de l’Ain. Au général, 4 coureurs se tiennent en moins de 10 secondes, Herrada, Molard, Vachon et Colbrelli, cela promet aujourd’hui une terrible bagarre sur le chemin du retour à Limoges.

Rohan Dennis prend enfin le lead

Alex

Cette étape reine de l’USA Pro Challenge, longue de 203 km, s’annonçait cruciale quant à la préservation ou la succession du maillot jaune de l’américain Brent Bookwalter (BMC). Pour cette quatrième étape, trois ascensions classées avec dès le départ l’Independence Pass (cat1), déjà gravi la veille et deux cols pour en terminer, le Hoosier pass (cat2) et enfin Moostone (cat3). Celui qui basculerait en tête de ce dernier devrait logiquement s’imposer.

Forcément, les attaques fusent dès le départ d’Aspen où le peloton se heurte directement au mur de l’Indy Pass. Un duo se forme sous l’impulsion du grimpeur colombien Janier Acevedo (Cannondale-Garmin), rapidement rejoint par Laurent Didier (Trek). Petite surprise avec Roman Kreuziger (Tinkoff-Saxo) qui se montre enfin sur cet USA Pro Challenge en rejoignant la tête de course, Phil Gaimon (Optum) dans sa roue. Ce groupe s’étoffera quelques kilomètres plus tard avec Toms Skujiņš (Hincapie), Michael Torckler (Budget), Kyle Murphy (Caja Rural-Seguros RGA), Damiano Caruso (BMC) et Oscar Clark (Hincapie).

Les échappés voient fondre leur avance dans l’ascension tandis que le peloton s’écrème sur les pentes de cette première difficulté et surtout sous la chaleur assommante. C’est d’ailleurs terminé pour Rovny (Tinkoff-Saxo) qui s’installe dans la voiture-balai.  Steve Fisher (Jelly Belly) ne terminera pas non plus cette quatrième étape. Les hommes forts du groupe de tête vont se réunir suite à l’attaque de Murphy qui remporte les points de la montagne devant Kreuziger et Caruso. Gaimon et Clark recollent et c’est donc un groupe de cinq qui luttera pour la victoire d’étape. La descente avalée, c’est Gaimon qui s’impose au sprint intermédiaire de Buena Vista mais nous sommes bien loin d’une nuit de folie au Social club et il reste encore 100 bornes d’efforts à fournir jusque Breckenridge.

Le final va bientôt livrer son verdict, les équipes Jelly Belly et Smartstop font le boulot pour revenir sur les courageux du jour, voilà qui est fait. Caruso tente un baroud d’honneur mais impossible pour lui de tenir la dragée haute au peloton, il est avalé à son tour. C’est le moment pour la BMC d’aligner ses couleurs en tête du pack, Brent Bookwalter bien protégé sur l’ensemble de la journée, ne semble pas inquiet. En haut du Hoosier pass, c’est son coéquipier Michael Schär qui passe en tête, Dennis et Bookwalter dans sa roue. Moins de 4 kilomètres à parcourir et dans la dernière grimpette, Taylor Phinney contrôle le groupe maillot jaune et étouffe toute possibilité de s’échapper. Sauf celle de Rob Squire (Hincapie), désireux de conforter son classement général et pourquoi pas de lever les bras à Breckenridge. Il prend une petite poignée de secondes sur ses poursuivants. Mais l’histoire se répète et juste avant la bascule vers la ville arrivée, nous retrouvons… Rohan Dennis qui s’élance, Brookwalter reste dans sa roue et Squire est vite rattrapé. C’est finalement seul que l’australien en termine tandis que le maillot jaune devance Squire au sprint.

Rohan Dennis devance de 19 secondes sur la ligne Brent Bookwalter et s’empare du maillot de leader de ce Tour du Colorado. Rob Squire grimpe sur la troisième marche du podium après ce beau final. Une fois de plus, c’est une incroyable démonstration collective de la part de la BMC. Troisième victoire d’étape et troisième maillot jaune après Phinney et Brookwalter.