Le Dérailleur récupère quelques conseils de conduite pavé lors du lancement de la nouvelle sportive

« Le milieu! Mets-toi au milieu ! » crie Christophe Marchadier, responsable des relations publiques d’Amaury Sport Organisation pour le cyclisme, lors Le Dérailleur’s mission de reconnaissance pour le premier Paris-Roubaix Challenge de cette année. Il assure la traduction de Gilbert Duclos-Lassalle, double vainqueur de Paris-Roubaix, qui m’offre ses sages conseils pour conquérir les tristement célèbres pavés du nord de la France.

J’avais été invité par ASO à découvrir le parcours avant le challenge du 9 avril, la veille de la course pro. Ayant grandi dans le nord-ouest de l’Angleterre, je suis assez habitué à rouler sur des pavés, mais rien à cette échelle. C’est donc une expérience satisfaisante et traumatisante dans une égale mesure ; d’un côté, l’un des plus grands de la longue histoire de la course me montre les ficelles du métier, mais de l’autre, chaque os de mon corps se déchire.

Gilbert Duclos-Lassalle renoue avec les pavés de Paris-Roubaix

Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour de France et vainqueur de Paris-Roubaix 1981, est également à l’avant-première du parcours, à la hauteur de son statut légendaire. À 56 ans, il parcourt encore environ 7 000 km par an et donne une masterclass sans effort sur le pavé, souriant aux photographes là où d’autres ne peuvent que grimacer.

Il semble parfaitement à l’aise sur la surface impitoyable, c’est donc une surprise de l’entendre plus tard parler de son indifférence tout au long de sa carrière professionnelle. « Je ne suis pas contre Paris-Roubaix et les pavés mais j’ai toujours su que je pouvais gagner le Tour de France. Cela a toujours été mon objectif », dit-il. « Je ne pourrais donc jamais prendre de gros risques ici. Même après avoir gagné en 1981, je ne pourrais jamais aimer la course.

Discussions avant le départ : Bernard Hinault et Duclos-Lassalle (ASO/P Perreve)

Le défi est porté par ASO, organisateur de la course Paris-Roubaix et d’autres classiques comme Paris-Nice et Liège-Bastogne-Liège, ainsi que le Tour de France. Le succès continu de l’Etape du Tour, leur manifestation sportive organisée pendant le Tour en juillet, a contribué à convaincre ASO qu’un événement similaire en soutien à Paris-Roubaix offrirait un défi nouveau et différent aux coureurs amateurs.

« Ce qu’on a en tête depuis un moment, c’est qu’on est propriétaires de toutes ces belles courses pros, et ce qu’on veut faire, c’est permettre aux gens de ressentir ce que ressentent les pros », explique Laurent Boquillet, organisateur du challenge. « La question était, ‘comment pouvons-nous permettre aux gens d’avoir le sentiment de nos courses?’ Nous fermerons les routes, tout sera prêt et nous le tiendrons la veille du départ des professionnels pour que les deux manèges soient très proches. De cette façon, vous pouvez faire le trajet, puis vous détendre le lendemain avec une bière et regarder la course.

Des stations de ravitaillement et des wagons d’assistance mécanique seront disséminés le long du parcours, et avec 147 km de parcours sur routes fermées, il est sûr de donner aux concurrents un avant-goût de la vraie chose. Le défi couvrira 162 km entre Saint-Quentin et le vélodrome de Roubaix, et bien que plus court que la course pro, il offrira un défi unique à tous ceux qui y participeront.

Hinault (extrême droite) a regardé chez lui sur le pavé impitoyable (ASO/P Perreve)

Avec 18 sections pavées, totalisant 31,6 km, la douleur sera considérable ; quelque chose dont le journaliste néerlandais Sander Slager peut témoigner après avoir échantillonné l’itinéraire. « C’est la première fois que je fais du vélo ici, et c’est très difficile », dit-il. « Les sections pavées continuent d’aller et venir. » Il estime qu’il est difficile de s’entraîner pour un événement comme celui-ci, affirmant que les cyclistes devraient réfléchir davantage à la configuration de leur vélo et à leur technique, plutôt qu’à leur condition physique.

« À moins d’être ici, assis sur un vélo et sur ces pistes, il n’y a pas beaucoup de préparation à faire », dit-il. « Pour tous ceux qui envisagent de le faire, je leur dirais de se détendre sur les barres et de ne pas trop serrer. L’utilisation d’une bande de gel a beaucoup aidé – mes mains bourdonnent toujours mais elles seraient pires sans cela.

« Maintenir la pression de vos pneus aussi basse que possible est vraiment important. J’en ai laissé sortir après la première section et cela a beaucoup amélioré les choses. Le meilleur conseil que je puisse donner serait de passer à la vitesse supérieure et d’y aller ! Mais j’ai vraiment aimé ça là-bas. Vous voyez la course à la télévision, mais vous ne pouvez pas apprécier ce qu’ils traversent tant que vous ne le faites pas vous-même.

Les conditions météorologiques difficiles ont rendu difficiles (ASO/P Perreve)

Phil Deeker, créateur du Cents Col Challenge, dit qu’il est essentiel de trouver la bonne ligne pour affronter les pavés. « Le cambre fonctionne généralement mieux », dit-il. « Vous devez également décider en vous approchant des pavés si vous avez une roue devant qui va être une aide ou un obstacle, car contourner quelqu’un est vraiment difficile. Tant que vous pouvez garder votre vélo droit, vous pouvez garder l’élan, et l’élan est la clé.

Boquillet attend un peu plus de 2 000 coureurs cette année. Avec 1 800 billets vendus à ce jour, ASO est en bonne voie d’atteindre son objectif. Il ne fait aucun doute que le Paris-Roubaix Challenge sera un test exigeant, mais Boquillet pense que c’est un test que les cyclistes expérimentés pourront gérer. «Après les premières sections de pavage, on s’habitue à la sensation», dit-il.

« C’est dur, mais quand tu le fais, tu es vraiment content de le faire et l’adrénaline te porte jusqu’au bout. Je m’attends à ce que la plupart des personnes qui s’inscrivent soient en mesure de terminer le cours – s’ils se préparent correctement, bien sûr, ils finiront. L’entrée à la course est de 75 euros, mais les places sont limitées, donc quiconque espère rouler cette année devra se déplacer rapidement. Plus d’informations sur www.parisroubaixchallenge.com.