Au début du Giro d’Italia 2025, des doutes entouraient la décision de Primož Roglič de ne pas participer aux classiques d’une journée après sa victoire impressionnante à la Volta a Catalunya. En Espagne, il avait remporté deux étapes ainsi que les classements généraux, des points et des montagnes, ce qui prouvait clairement qu’il était en excellente forme. Malgré cela, son absence en avril et sa mise à l’écart des grandes courses de printemps ont suscité quelques interrogations.

Les premières étapes du Giro, en Albanie, ne comportaient pas de grandes montagnes, mais elles étaient suffisamment exigeantes pour tester la forme d’un coureur qui n’avait pas roulé au plus haut niveau depuis un certain temps. Le premier contre-la-montre individuel, dès le deuxième jour, allait être son premier vrai test, bien que son impact sur la classement général ne soit pas immédiat. Mais c’était une occasion pour lui de se mesurer aux autres prétendants et de se donner un coup de pouce moral s’il parvenait à dominer cette épreuve.

Roglič : l’imperial contre-la-montre

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Roglič a dominé ce premier test, prenant immédiatement la tête du classement. Ce fut un message clair envoyé à ses rivaux : il avait retrouvé ses aptitudes en contre-la-montre, un domaine où il excelle et qu’il utilise régulièrement pour faire la différence. De plus, cela a montré à son équipe, Red Bull-Bora-Hansgrohe, qu’il était fin prêt pour la suite. Ce week-end a donc permis de lever tous les doutes, confirmant que Roglič était bel et bien en forme et prêt à se battre pour la victoire finale.

L’exploit de Mads Pedersen

Du côté de Lidl-Trek, Mads Pedersen a brillé dès le départ. Après un début de saison solide et une campagne de classiques où il a été impliqué dans toutes les grandes actions, il est venu au Giro avec l’ambition de remporter la première étape et de revêtir la première maglia rosa. Son objectif était ambitieux, mais l’équipe a parfaitement joué le coup. À défaut de battre Roglič lors du contre-la-montre, Pedersen a pris la tête de la course, accumulant deux victoires d’étape impressionnantes.

Ce qui a marqué ses victoires, c’est non seulement sa puissance sur les sprints, mais aussi sa capacité à distancer les sprinters spécialisés dans des conditions difficiles. Les montées, qui auraient pu permettre aux autres sprinters de revenir sur la descente, ont vu Pedersen et son équipe imposer un rythme tel que, à l’arrivée, seuls 50 coureurs restaient dans le peloton. La première victoire était déjà marquante, mais sa deuxième, sur une montée sérieuse de 10 km à 7 % de pente, a fait sensation. Il a lancé un sprint décisif depuis l’avant du groupe, bien poussé par Corbin Strong, et a fait preuve d’une puissance exceptionnelle.

Josh Tarling : un talent à surveiller

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Un autre nom à retenir après ce Giro : Josh Tarling. Le jeune talent d’Ineos a remporté le contre-la-montre du jour 2, avant de s’engager dans l’échappée du lendemain. Avec la retraite de Caleb Ewan, Tarling est désormais le coureur le plus victorieux d’Ineos cette année. Il a montré un potentiel incroyable, et l’équipe devra être vigilante pour gérer son développement, surtout avec les longues et difficiles étapes de montagne à venir. Tarling a déjà prouvé qu’il est prêt à se mesurer aux plus grands et pourrait bien être un atout précieux pour l’équipe dans les semaines à venir.

Les attentes autour de Mikel Landa et les nouvelles dynamiques

Habituellement, après quelques étapes de grand tour, les discussions tournent autour des minutes perdues par Mikel Landa à cause de son contre-la-montre souvent décevant. Mais cette fois-ci, ce n’est pas lui qui a attiré l’attention. Landa n’a pas réussi à finir la première étape après une chute, ce qui est dommage pour le spectacle et pour Soudal-QuickStep, qui avait misé sur lui. À la place, l’équipe se recentre sur Paul Magnier pour les étapes de sprint à venir. L’absence de Landa pour les montagnes finales prive le Giro d’un acteur majeur dans cette bataille.

L’impact des autres équipes

En dehors des performances de Roglič et Pedersen, l’Albanie a offert un aperçu intéressant des performances des autres équipes. UAE Team Emirates-XRG reste discrète, mais Tom Pidcock et les frères Yates s’annoncent comme de solides prétendants à mesure que la course avance. Pour les étapes de sprint à venir, des duels entre Kooij, Bennett, et d’autres devraient animer les journées plates du Giro. Mais, il semble évident que Pedersen, en maglia rosa, sera impliqué dans chaque action pendant la course, ce qui promet de belles batailles.

Conclusion

Le Giro 2025 a déjà montré qu’il sera un spectacle palpitant. Avec des coureurs comme Roglič et Pedersen qui brillent dès les premiers jours, et de jeunes talents comme Tarling prêts à éclore, l’issue de cette édition reste ouverte. Les stratégies de course, la gestion des équipes, et les rivalités entre les différents sprinters et grimpeurs feront sans aucun doute de ce Giro une compétition passionnante à suivre.