[dropcap size=big]A[/dropcap]lors que le Dauphiné Libéré ou plutôt Critérium du Dauphiné 2015 s’annonce particulièrement montagneux avec pas moins de quatre arrivées au sommet, les regards sont braqués sur deux protagonistes de choix à un mois de la Grande Boucle : Chris Froome et Vincenzo Nibali. Pourtant, ce ne seront pas les uniques candidats à la victoire finale (aussi bien en juin qu’en… juillet). Des gaillards comme Van Garderen, Valverde, Bardet et Péraud, Rolland ou encore Rodriguez viendront sûrement chatouiller messieurs Chris et Vincenzo.

Tu brilles sur le Dauphiné, tu brilles sur la Grande Boucle ?

Accoudé au bar d’un café où les passionnés de cyclisme se retrouvent régulièrement, je croise Marc qui se reconnaîtra. Lui, le Dauphiné, c’est sa came ! Tous les ans, début juin, c’est la même blague qu’il nous ressort le bon Marc : « Du beau monde sur la course, c’est ce que j’appelle un véritable gratin dauphinois ». Sur ce point, il n’a pas tort et ce n’est pas le plateau conséquent de cette édition 2015 qui viendra mettre un coup d’arrêt à son avis bien tranché. Là où notre ami se trompe peut-être un peu, c’est lorsqu’il avance que le vainqueur du Tour sera forcément parmi les mieux placés sur les pentes du Dauphiné. Pour rappel, la saison dernière, Andrew Talansky avait virevolté en remettant à leur place les grands favoris, à savoir Contador (2ème), Nibali (7ème) et Froome (12ème). Pourtant, en juillet, les routes du Tour avaient sacré un certain Vincenzo Nibali, l’emportant avec plus de 7 minutes sur son dauphin ! Le Dauphiné, juste un échauffement ? En tout cas, pas impossible que les gros moteurs y roulent à l’économie.

Et ce parcours ?

Montagneux et offrant l’occasion de tester les grosses écuries lors de la petite nouveauté de cette année, le contre-la-montre par équipes. 24,5km de parade, tandis que les formations s’affronteront en juillet, lors de la neuvième étape entre Vannes et Plumelec sur un parcours de 28km. Nous pourrons certainement en tirer quelques enseignements. Il faudra rester digne au départ de Dignes-les-Bains et ne pas hésiter à montrer les crocs en grimpant vers le Pra-Loup, une étape qui devrait distribuer les premières cartes et surtout permettre de jauger la fraîcheur de chacun.  La 7ème étape entre Montmélian et Saint-Gervais Mont Blanc fera office d’étape test pour l’ensemble des favoris. Les cols de Tamié, la Forclaz, la Croix Fry et la succession dans le final de la côte des Amerands et de l’ascension vers Saint-Gervais le Bettex rythmeront une étape cruciale au terme de laquelle, nous devrions connaître le nom du vainqueur final à la veille de l’arrivée de l’épreuve. L’étape finale fera emprunter au peloton les Lacets de Montvernier, clin d’oeil à la 18ème étape de la Grande Boucle, lesquels seront gravis juste avant l’arrivée à Saint-Jean-de-Maurienne. Certes, on est bien loin des trois semaines de courses haletantes d’un Tour de France mais, tout de même, dire que ce n’est pas la meilleure façon d’emmagasiner de la confiance serait se voiler la face.

Les français en embuscade

L’année dernière, Romain Bardet s’arrachait sur l’étape de Courchevel (2ème derrière Nieve) et se hissait à la cinquième place d’un général très serré. Il faudra de nouveau compter sur la formation AG2R et son virevoltant grimpeur qui, accompagné de l’expérimenté Jean-Christophe Péraud, devrait être une fois de plus dans les meilleures dispositions pour s’illustrer. La révélation française de ce début de saison, Julian Alaphilippe devrait débarquer en toute confiance après sa Flèche, son Liège et l’incroyable Tour de Californie où seul Peter Sagan a pu l’empêcher de s’imposer. Ne lui mettons tout de même pas trop de pression, à 22 ans, il va découvrir les Alpes et cela reste un chemin semé d’embûches.

Bien évidemment, le retour de Pierre Rolland sur l’épreuve sera à suivre de près, lui, dont on ne sait plus vraiment quel est le plan de carrière malgré tout le talent qu’on lui reconnaît. Cette saison, il a tenu la dragée haute aux troupes espagnoles sur le Tour de Castille et Leon qu’il a remporté devant Benat Intxausti et Igor Anton.

Sans oublier les trouble-fêtes

Une transition toute trouvée pour glisser quelques mots sur l’armada espagnole avec comme toujours en tête de liste l’inusable Joaquim Rodriguez et le roublard Alejandro Valverde. N’oublions pas les trouble-fêtes que seront les hollandais Wilco Keldermann et Bauke Mollema, les américains Teejay van Garderen, et Andrew Talansky qui viendra remettre son titre en jeu. À suivre aussi, un binôme qui pourrait sur le papier faire des étincelles, Rafael Valls et Rui Costa du côté de la Lampre.

Christopher Froome et Vincenzo Nibali seront donc loin d’être les seuls candidats à suivre. Tu as raison Marc, nous sommes face à un bon gratin et nous vous en souhaitons bonne dégustation !