[dropcap size=small]A[/dropcap]lors que la plupart des observateurs salivait sur un final où Alejandro Valverde s’annonçait comme l’homme à battre, c’est un belge qui vient se ruer sous le feu des projecteurs de cette 49ème édition de l’Amstel Gold Race. Et pas n’importe qui ! Philippe Gilbert s’impose avec panache dans un final où il tétanise littéralement la concurrence. Un triplé, rien que ça, pour celui qui semble soulagé du poids du maillot de champion du Monde.

BMC, stratégie optimale.

Rien de tellement novateur pour attaquer l’épreuve : très vite la bonne échappée se forme avec dix fuyards : Lutsenko, Vanlandschoot, Lang, Belletti, Van Hecke, Marycz,  Boem, Ligthart, Mohoric et… Christophe Riblon ! C’est le bon coup puisque rapidement l’écart se creuse jusqu’à atteindre une quinzaine de minutes sur un peloton amorphe. Le jeu de la BMC se dessine tout doucement, le rouge et le noir prennent place en tête du pack. Résultat ? L’écart diminue, lentement mais plus que sûrement ! Le relais viendra essentiellement de l’OPQS qui permettra au peloton de revenir à 3 minutes de la tête de course. Devant, les espoirs s’amenuisent et les jambes aussi alors que se profile une succession de difficultés à faire pâlir les plus téméraires : du Gulperberg au Keutenberg, en passant par le Kruisberg, l’Eyserbos et le Frombert : beaucoup de bergs pour chauffer les prétendants à la victoire. Les jambes sont-elles bonnes ? 

Voeckler à l’abordage.

Il faut croire que celles de Ti-Blanc alias Thomas Voeckler l’étaient lorsqu’à 40 bornes du terme, il se lance dans une tentative de contre. Dans sa roue, on retrouve Stybar, Wellens, Fuglsang, Weening et Van Avermaet. Un groupe rapidement rejoint par Martens et Kolobnev. Déjà du beau monde qui s’élance donc dans une folle chevauchée… présomptueux ? Peut-être mais le panache paye… parfois.  Riblon fait de la résistance au côté de Van Hecke. Derrière, le groupe de poursuite finit par éclater avec Fuglsang et Van Avermaet qui comprennent que la seule chance d’arriver au bout est de relancer la machine sans attendre ! Mais, à un peu moins de 10 kilomètres de l’arrivée, personne ne peut empêcher le pack de faire rentrer tout le monde dans ses rangs.

C’est l’histoire d’un mec qui en veut !

C’est le moment pour la BMC de s’emparer de la course. Samuel Sanchez fait le job pour son leader du jour, un bel effort dans le Cauberg qui en aura fait grimacer plus d’un ! Il ne faudra pas attendre très longtemps pour que Gilbert démontre que sa formation n’a pas roulé pour rien. Il reste 2,5 kilomètres lorsque l’originaire de Verviers s’élance ! Ce n’est pas possible, on se croirait en plein mondial 2012 ! Il attaque au même endroit ! Personne n’arrive à suivre le Wallon qui peut savourer cette victoire, acquise avec panache. Il n’aura pas attendu que les gros bras se regardent mais de toute manière, aujourd’hui, personne ne semblait en mesure de l’inquiéter. Une troisième victoire pour lui sur l’Amstel puisqu’il s’était déjà imposé en 2010 et 2011 : un très bon signe pour la suite de la saison du Roi Gilbert ?

Le classement