Oubliez le moteur électrique et la recharge fastidieuse de la batterie : une roue baptisée SuperWheel veut révolutionner le vélo avec une assistance qui fleure bon la magie du ressort. Entre promesse technique et polémiques de physiciens, décryptage d’une invention qui ne laisse personne indifférent.

SuperWheel : la roue « géniale » à la française, mais made in Irlande

  • Imaginée par Simon Chan et mise au point en Irlande, la SuperWheel a parcouru route et mer pour s’installer à Andernos-les-Bains, sur le Bassin d’Arcachon, près de Bordeaux. Son ambition ? Offrir une assistance vélo sans le moindre gramme d’électronique.
  • Son secret annoncé ? Exploiter la gravité et le poids du cycliste grâce à un jeu de ressorts savamment compressés et décompressés, au cœur de la roue. Une technologie brevetée en Europe et protégée dans 87 pays sous le doux acronyme WTECT (Weight to Energy Conversion Technology).

Comment ça marche, ce bazar ?

  • Pas de batterie, pas de moteur : le système de ressorts, situé en haut et au centre de la roue, serait « alimenté » par le poids du cycliste. Chaque tour de roue compresse puis décompresse les ressorts, supposé faciliter la rotation.
  • Résultat (annoncé par la marque) : jusqu’à 30 % de capacité de pédalage supplémentaire. En clair, la sensation d’avoir en permanence le vent dans le dos sans devoir attendre l’automne et ses bourrasques.
  • Le montage ? Simple : cette roue magique (disponible en 700 mm ou 26 pouces, jusqu’à 9 vitesses) s’installe en lieu et place de la roue arrière standard de votre vélo, à condition d’avoir le même diamètre.
  • Il y a tout de même un hic technique : la SuperWheel n’est pas compatible avec les freins à disque, la faute à un design atypique. Les puristes du freinage moderne resteront donc sur leur faim.

Des promesses… et des doutes

  • Pour les partisans du concept, la SuperWheel permettrait de transformer presque tous les vélos classiques en vélos « assistés » sans crainte d’autonomie ou de pollution liée aux moteurs électriques. Les témoignages évoquent des dizaines d’exemplaires écoulés en France, des centaines de cyclistes convaincus après essai, et des capteurs de puissance qui corroboreraient la sensation de légèreté.
  • Bonus storytelling : même un ingénieur sceptique de longue date aurait avoué après test « Mince, ça marche votre truc ».
  • Mais la dissidence ne faiblit pas ! Les critiques, souvent armés de solides notions de physique, dénoncent :
    • L’impossibilité fondamentale de convertir une force verticale (le poids du cycliste) en propulsion horizontale, donc en assistance réelle.
    • L’absence d’énergie stockable par les ressorts lors du pédalage, ou alors au prix d’une impression de déphasage jugée désagréable et contre-productive pour le cycliste.
    • Certains vont jusqu’à parler d’illusion pure, comparant la SuperWheel à un simple volant moteur qui n’apporterait aucun gain net, si ce n’est une inertie accrue (la roue pèse 6 kg, à comparer contre environ 1 kg pour une roue standard – bonjour la relance au feu rouge).
    • La présence d’un brevet mondial ne garantit ni efficacité ni preuve scientifique – et certains réclament même des schémas et démonstrations pour éviter la publicité mensongère.
    • Côté ressenti, le retour d’effort serait loin d’être agréable, certains évoquant la possibilité de voir la pédale revenir en arrière façon « coup du lapin » sur le tibia si on n’est pas attentif (âmes sensibles, s’abstenir !).
    • Enfin, des remarques techniques sur les tests menés posent question : pression de pneus différente entre les comparaisons, mesures de puissance contestées et soupçon de « moteur caché » pour les plus paranoïaques…

Illusion géniale ou vrai coup d’avance ?

En conclusion, la SuperWheel alimente autant la curiosité que les discussions houleuses sur les forums de cyclistes et d’ingénieurs. Entre enthousiasme, essais positifs et scepticisme, elle pose une question philosophique : jusqu’où sommes-nous prêts à croire en une assistance propre reposant sur la seule magie des ressorts ?

Pour l’instant, la SuperWheel est distribuée en exclusivité chez CicloCaffè, qui l’assemble patiemment sur le Bassin d’Arcachon. Si vous voulez avoir le cœur net (et les mollets alertes), il ne vous reste plus qu’à l’essayer… Mais attention où vous posez les pieds sur la pédale, la physique, elle, ne s’attrape pas aussi facilement qu’un coup de vent !