Rideau pour une étoile française du vélo électrique : Velomad s’arrête, emporté par la tempête post-Covid et la féroce concurrence. Retour sur l’ultime coup de pédale d’une aventure aussi ambitieuse que pleine d’espoirs.
Sept ans de passion sur deux roues made in Rouen
Née il y a sept ans à Rouen, Velomad est arrivée sur le marché avec une idée rafraîchissante : un vélo électrique français, à la fois élégant, accessible et, tant qu’à faire, engagé dans la transition vers une mobilité durable. Une promesse qui aura séduit bon nombre d’urbains et de cyclistes en quête d’alternatives propres, comme en témoignent les essais du Sport+ en 2021 ou de l’Urbain 2 en 2022. À l’époque, la marque s’appelait encore Le Vélo Mad, avant de raccourcir l’appellation en 2023 pour se recentrer… et, espérait-elle, se renforcer.
Une ascension foudroyante avant la douche froide
Velomad n’est pas la seule à avoir cru au rêve électrique. Mais hélas, la pandémie a transformé l’euphorie collective en casse-tête pour l’ensemble de la filière. En effet, le contrecoup du Covid s’est avéré « difficile, voire fatal » pour de nombreuses entreprises du vélo électrique. Des noms bien connus comme Möve, 7Anna ou encore Angell – ce dernier ayant même été repris par Rebirth en 2025 – ont tous payé le prix fort. Désormais, il faut donc ajouter Velomad à cette triste liste.
La firme normande n’a pas démérité. Bien au contraire. Après avoir connu une période de forte croissance, l’entreprise s’est retrouvée face à une réalité beaucoup moins clémente : « le marché s’est brutalement ralenti », note-t-on chez Velomad. Les raisons ? Une intensification de la concurrence et une chute vertigineuse des prix qui n’a épargné personne. L’indépendance a ses atouts, certes, mais dans ce secteur devenu impitoyable, c’est parfois un handicap.
- 500 000 euros de pertes sur l’exercice 2022-2023
- Un marché saturé et défiant sur les prix
- Un cas d’école parmi d’autres dans le vélo électrique post-pandémie
Pour autant, Velomad ne s’est pas contenté de regarder passer le train. La marque a tout tenté : adaptation, restructuration, recherche de nouveaux partenaires financiers… Même la diversification était au rendez-vous, avec une version « Cargo » lancée en 2024. Histoire de ne pas rater le wagon du transport familial et urbain. Malgré cela, rien n’y a fait.
Des vélos qui continuent de rouler (sans garantie, hélas)
Face à la déferlante des difficultés, l’équipe a dégainé toutes ses cartes. Ainsi, une partie des vélos électriques a même trouvé preneur chez Intersport, géant français du sport, dont l’usine d’assemblage MFC se trouve à Machecoul, en Loire-Atlantique. Ces modèles, vendus sous le nom de Nakamura Roadster, ont permis une diffusion plus large encore. Une initiative louable mais, comme le rappelle l’équipe, « malgré tous nos efforts, les difficultés se sont accumulées et nous devons aujourd’hui mettre un terme à l’activité de Velomad ».
Conséquence implacable de cette cessation d’activité :
- Aucune garantie constructeur désormais sur les vélos déjà vendus
- Une équipe « sincèrement désolée » et consciente de la déception que cela suscite
Heureusement, tout n’est pas complètement au point mort. Si le site officiel reste ouvert, Velomad indique une adresse e-mail dédiée aux demandes de pièces détachées — l’occasion d’assurer encore un minimum de service post-vente. De plus, un réparateur sur Rouen (non cité explicitement) est évoqué pour prendre en charge les besoins de la petite communauté d’utilisateurs.
La roue tourne : et maintenant ?
Velomad quitte la route, non sans regrets, mais avec l’honnêteté de ceux qui auront tout essayé pour rester debout, comme en témoignent leurs explications claires et leur transparence quant à la situation. Derrière ce clap de fin, il reste la volonté d’avoir contribué, « à notre échelle, à une mobilité plus durable ».
Si vous possédez un vélo Velomad, il vous reste donc :
- Une adresse e-mail pour toute demande sur les pièces détachées
- Un réparateur à Rouen recommandé (contact à trouver… challenge accepté !)
Conclusion : Le marché du vélo électrique restera plus compétitif que jamais et les nouveaux venus devront faire preuve d’une résilience à toute épreuve. Espérons que d’autres entrepreneurs continueront encore longtemps à pédaler, pour que la mobilité propre reste une aventure à taille humaine… et à énergie positive. Bon courage à celles et ceux qui roulent, malgré tout !







