L’explosion de l’usage du vélo électrique dans les villes françaises, Paris en pole position, s’accompagne malheureusement d’une autre hausse : celle des vols. Vélo ou VAE, personne n’est à l’abri, même en sortant juste cinq minutes pour un couscous ! Voici, preuves à l’appui et témoignages à l’appui (parfois lunaires…), les conseils incontournables des experts pour éviter de voir votre précieuse monture disparaître en un clin d’œil.

Chronique d’un vol (presque) annoncé : le récit édifiant

Un soir d’automne à Paris. L’estomac repu et l’esprit léger après un verre entre amis, je retrouve mon vélo électrique Harley-Davidson en train de se faire subtiliser. Là, au beau milieu des passants médusés, un « professionnel » équipé d’une disqueuse s’occupe méthodiquement de mon antivol en U. Par chance, j’arrive juste avant l’envol du VAE.

  • Le voleur ? Cape pour camoufler les étincelles et méthode digne d’un film.
  • Le complice ? Il me rend l’antivol découpé, le qualifiant de « trésor de guerre »… Oui, vous avez bien lu.

Derrière l’anecdote, une réalité : les vols de vélos ont augmenté de 62% entre janvier et septembre 2020, selon une étude citée par Le Figaro.

Antivols : quand « résistance » rime avec « confiance » (mais pas trop)

Soyons francs : mon U de marque Zefal, pourtant présenté comme « arceau massif en acier très haute résistance », n’a pas survécu plus de quelques secondes face à une disqueuse. Alors, que faire ?

  • Choisissez un antivol U homologué SRA ou agréé par la Fédération française des Usagers de la Bicyclette Niveau « 2 roues ».
  • Privilégiez les modèles épais : par exemple, le Kryptonite FAHGETTABOUDIT (18mm, autour de 90 €).
  • Pensez au double cadenas : en attacher deux rallonge l’opération du voleur et augmente les chances d’intervention ou d’abandon. Un pour le cadre, l’autre pour une roue (mais pas seulement sur la roue, elle se démonte !).
  • Placez le cadenas de sorte qu’il ne repose pas à plat au sol, cela complique la tâche aux outils massifs.
  • Un bloque-roue à l’avant ou à l’arrière : c’est du bonus pour immobiliser. Les antivols type moto, bien que lourds, offrent une résistance supérieure, surtout adaptés aux VAE.

Notez : contre une disqueuse, le miracle n’existe pas. Mais chaque minute gagnée peut faire pencher la balance.

Stratégie anti-vol : cadenassez avec intelligence et visibilité

Les experts sont unanimes : l’emplacement est crucial. Oubliez la ruelle sombre et déserte !

  • Privilégiez les lieux publics, bien éclairés et passants.
  • Fixez le vélo sur une barrière visible en pleine circulation, idéalement sous l’œil potentiel de polices ou passants.
  • Cadenassez toujours à côté de vélos plus « faciles à voler » : les voleurs n’aiment pas les casse-têtes quand il y a plus simple juste là…

Petit clin d’œil amer : il arrive que même en pleine journée, scier son propre cadenas suscite zéro réaction autour. Si, si, véridique.

Traceurs, marquage et assurance : le trio gagnant (ou presque)

Même la meilleure « panoplie » n’est pas infaillible, alors multipliez vos chances :

  • Traceur GPS discret : non, il n’empêche pas le vol, mais il augmente considérablement les chances de récupération grâce à la police. Pour preuve, le taux de récupération des VAE Decathlon équipés d’un traceur dépasse neuf sur dix. Attention : cachez-le bien, sinon il finit à la poubelle.
  • Parmi les exemples, un journaliste de Challenges a retrouvé son vélo volé en moins de 24h grâce à un tracker Invoxia et l’aide de la BAC… Après dépôt de plainte et réquisition judiciaire pour suivre le traceur en temps réel.
  • Alternative économique : AirTag Apple et support de selle (environ 20 €).
  • Gardez la batterie à part si possible : un vélo sans batterie est plus difficile à revendre.
  • Depuis 2021, le marquage par numéro unique (type Bicycode) est obligatoire sur les vélos neufs (et d’occasion chez pros), pour identification après vol. Lors du dépôt de plainte, signalez que votre deux-roues est inscrit sur le fichier national.
  • Côté assurance : si le pire se produit, la garantie VAE peut couvrir partiellement ou totalement votre vélo volé (soumission d’un justificatif d’achat d’antivol obligatoire selon les contrats).
  • Bonus techno : alarmes sous la selle qui hurlent au moindre mouvement suspect, parfois réglables par télécommande, ça ne fait jamais de mal…

En conclusion : n’ayez pas peur de passer pour parano, soyez malin et prévoyant ! Cadenassez « à la dure », montrez-vous visible, marquez votre vélo, investissez dans le traceur et gardez précieusement votre preuve d’achat. Un vélo protégé, c’est un voleur qui passe son chemin… ou au moins qui transpire un peu plus !