Clap de fin brutal pour une étoile montante du Made in France ! La saga Larrun, jeune poussin du vélo électrique, s’arrête net. Une mauvaise nouvelle qui dépasse la simple histoire d’une PME : c’est tout le secteur du VAE français qui tremble. Alors, que s’est-il vraiment passé chez cette marque basque pleine de promesses ? Plongée dans une aventure à la fois enthousiasmante… et douloureuse.

Larrun : l’ascension d’un espoir tricolore

Tout avait pourtant bien commencé pour Larrun. La marque, installée à Anglet, voit le jour en 2021 sous la houlette de la Société de Véhicules à Énergies Nouvelles (SVEN), avant de prendre rapidement son nom définitif. Dès le départ, l’ambition est grande : faire sa place sur le marché bouillonnant des vélos à assistance électrique (VAE), secteur qui, faut-il le rappeler, n’a pas été épargné en 2023 après les coups durs infligés à des acteurs comme VanMoof, Kiffy ou Reine Bike.

La recette Larrun ? Trois VAE à cadre ouvert, commercialisés entre 1 890 et 2 250 euros, en plus d’un vélo pliant à 1 340 euros pour ratisser large côté clientèle. Le tout dans un style soigné, mélangeant esthétique et promesse d’innovation à la sauce française. L’été dernier encore, les nouveaux modèles faisaient frétiller la curiosité lors des essais. Mais le conte de fées n’aura duré qu’un temps.

Ambitions, innovations… et mauvaise chute

2023 aurait dû être l’année du rebond pour Larrun ! Après une première salve, la PME attaque un virage premium ambitieux : lancement de la gamme Kalea et Asko, avec pour mot d’ordre la relocalisation et la montée en qualité. Le cahier des charges fait saliver : moteur français Valeo Cyclee à transmission automatique, batterie intégrée française, freins Magura en provenance d’Allemagne… Et, cerise sur le guidon, un projet de cadre en fibre de lin, synonyme de véritable innovation sur les matériaux et la démarche plus locale.

L’objectif était clair : atteindre 2 500 vélos vendus en 2024, puis sauter à 6 000 en 2025, tout en misant à fond sur le made in France et l’originalité technique. En juillet, lors du salon Pro Days à Paris, Larrun dévoile même son prototype Lorea en fibre de lin, suscitant quelques torticolis chez les professionnels du secteur venus admirer l’audace du projet.

La réalité rattrape le rêve

Hélas, l’aventure s’est vite heurtée à la dureté du marché. Début décembre, le couperet tombe : dépôt de bilan, liquidation judiciaire, et licenciement des neuf salariés. Si les idées ne manquaient pas, les commandes, elles, n’ont pas afflué en nombre suffisant pour maintenir la tête hors de l’eau.

Dans un secteur déjà chahuté, l’échec de Larrun fait tristement écho à d’autres disparitions récentes. Il renvoie aux fragilités structurelles auxquelles doivent faire face les jeunes pousses du vélo électrique français :

  • Une fiabilité attendue sans fausse note
  • Une cadence industrielle infernale
  • Des investisseurs à la confiance fragile
  • Un contexte économique tempétueux

Difficile de conjuguer rêves d’autonomie, audace et rentabilité dans une compétition qui se durcit de saison en saison.

Des leçons pour demain… et un brin d’optimisme !

Si la marque basque sort ainsi de la route, l’espoir, lui, n’est pas complètement crevé ! Pour les désormais ex-salariés comme pour tous les passionnés et entrepreneurs qui rêvent d’une industrie française du VAE redynamisée, chaque tentative, même si elle échoue, laisse des pistes et des leçons. Qui sait ? Peut-être que demain, le cadre en fibre de lin de Larrun reverra la lumière sous une autre marque, porté par un nouvel élan.

En attendant cette potentielle renaissance, restons attentifs à la nouvelle génération d’entrepreneurs décidés à électriser nos trajets quotidiens — sans oublier de pédaler prudemment.

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