Etape 1 : Naples – Naples

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Ce fut un départ sympa, les coureurs arborent leurs plus beaux sourires ou presque et les poignées de main vont bon train notamment entre les hommes à suivre durant ce mois de Mai.  Comme on le soupçonnait en vous présentant le parcours, un groupe d’échappés va se former très tôt en profitant des quelques bosses de début d’étape. Ce sont sept coureurs qui décident d’unir leurs efforts : Ricardo Mestre (Euskaltel-Euskadi), Giovanni Visconti (Movistar), Guillaume Bonnafond (Ag2r-La Mondiale), Brian Bulgac (Lotto-Belisol), Cameron Wurf (Cannondale), Marco Canola (Bardiani) et Martijn Keizer (Vacansoleil-DCM).  L’écart se creuse avec un peloton qui roule tranquillement et voit de nombreux éléments être victimes de crevaison.

Non content de l’allure imprimée par leurs camarades d’échappée, Wurf et Visconti décident de fouttre le camp mais c’est compliqué. Quelques mètres plus loin c’est au tour de Bonnafond de lancer une estocade. Les points pour le maillot de meilleur grimpeur valent cher et le français coince un peu. Du coup, c’est Visconti qui prend la tête en empochant les trois points suivi de Canola et Bonnafond : un seul point pour l’originaire de Valence. Pendant ce temps, un autre français passe sur les écrans italiens mais pour une plus mauvaise raison : Pichon (FDJ) chute, touché à la tête le coureur saigne mais remonte sur sa selle. Le vélo, c’est pas pour les bébés !

A 90 kilomètres de l’arrivée, les sept hommes de têtes commencent à s’embrouiller, Cameron Wurf semble s’impatienter face au refus de relayer de Bonnafond. Le groupe d’échappés explose finalement et Wurf passe seul en tête sur la côte de la Via Francesco Petrarca. Il ne reverra plus ses petits camarades et débute sa grande ballade napolitaine ! Le groupe de poursuivant finira par se faire reprendre tandis que Wurf, lui continue de montrer le maillot de la Cannondale sur le circuit urbain tracé au cœur de Naples. Essaye t’il faire oublier l’absence d’Ivan Basso ? La ville est magnifique et c’est sous un soleil de plomb que l’on apprécie l’architecture du centre historique classé par l’UNESCO au patrimoine mondial.

C’est le jeu du chat et de la souris qui va se poursuivre sur la suite du parcours. En ligne de mire, un homme, une surprise, un baroudeur en la personne de Cameron Wurf. Le coureur australien de la formation Cannondale n’a jamais réellement brillé, on peut citer uen victoire hexagonale sur le Chrono Champenois en 2007. Bref, un porteur de bidon modèle. Cela ne retire en rien à son mérite car enchainer les tours de circuit seul dans Naples au milieu des tifosis : c’est costaud !

Derrière, ça roule fort et ça chute fort aussi. Beaucoup de descentes et de remontées en selle pour les hommes du peloton, entre chutes sans gravité et crevaisons : personne n’est épargné. N’est-ce pas Samuel Sanchez ? Espèrons que ce ne soit pas un signe de mauvais augure pour Purito… Sinon, sous l’impulsion essentiellement de l’OPQS de Sir Cavendish, l’australien du jour retourne au chaud dans le peloton, bravo à lui. Dommage, on ne connait pas le dossard rouge sur le Giro !

Un peu plus de 10km de l’arrivée et les trains se mettent tranquillement en place, tout s’organise et les principaux favoris du jour sont à l’abri en tête de peloton. C’est le moment de faire les paris, à première vue la locomotive OPQS ne chauffe jamais sans raison mais la Cannondale et Argos viennent jouer des coudes. C’est très nerveux, espèrons pas trop pour le final ! Blessé comme annoncé, Pichon ferme la marche du peloton étiré comme une corde à linge entre deux immeubles.

Incroyable, sous l’impulsion des petits hommes verts, ça chauffe dans le peloton et … chute massive ! Le peloton est morcelé et une quinzaine d’hommes se retrouvent devant. C’est parti, le sprint est lancé, les costauds sont là et c’est Cavendish qui, malgré l’incroyable travail des Cannondale s’impose en patron ! Viviani termine à la seconde place et Bouhanni complète le podium ! Une bonne mise en jambe pour le français.

Félicitations à OPQS qui à défaut de savoir miser sur Sylvain Chavanel lors des grandes classiques a su mettre en orbite son sprinteur bad-boy sur cette première étape du Giro. Il s’impose comme un champion et démontre qu’un train ne suffit pas, il faut encore être capable de décrocher le bon wagon !