Ouvrez grand les yeux (et peut-être le portefeuille) : un nouveau diamètre de roue pourrait bien débarquer sur le marché du vélo et secouer le petit monde du gravel ! Le 750d arrive, mais est-ce un vrai chamboule-tout ou juste un énième caillou sur la route du cycliste ? Tour d’horizon de cette roue qui intrigue autant qu’elle promet…
Petite leçon de jargon technique (rassurez-vous, on reste en selle)
Avant de partir dans des débats de spécialistes, posons les bases. Pour éviter que chacun n’invente sa propre roue carrée, la norme ETRTO (pour European Tyre and Rim Technical Organisation, alias ISO 5775 pour les intimes) a été mise en place. Son but est simple : harmoniser la taille des pneus et des jantes, histoire de ne pas se retrouver avec un pneu de vélo sur une jante de moto. Sécurité, compatibilité, simplicité : une belle trilogie pour tous ceux qui aiment savoir sur quoi ils roulent.
700c, 650b : les stars du moment… Mais pour combien de temps ?
Du côté des vélos de route, de VTT ou encore de gravel, deux diamètres dominent actuellement le macadam :
- Le 700c (ETRTO 622) : taille incontournable, c’est la roue de 28 pouces, ou 29 pouces pour les VTT tout-terrain (attention, « 29 pouces » est ici surtout un coup de marketing…).
- Le 650b (ETRTO 584) : après quelques années dans l’ombre, cette taille revient pour offrir plus de confort grâce à ses pneus plus volumineux. Moins rapide que le 700c mais ça gonfle le plaisir, surtout en gravel. Pour les aficionados du VTT, on l’appelle aussi 27,5 pouces.
Le 650b plaît par sa capacité à permettre une section de pneu plus large. Parfait pour rouler peinard (et éviter d’avoir les fesses en compote). Mais voilà qu’arrive un petit nouveau, prêt à secouer ce bel équilibre…
Le 750d débarque, et c’est le segment gravel qui frémit !
On croyait avoir enfin stabilisé ce débat de diamètre, et patatras : WTB (Wilderness Trail Bikes, californien de son état), travaille main dans la main avec Moots, le roi du titane, sur un vélo de gravel équipé de roues 750d. C’est lors du salon SBT Gravel à Steamboat Springs, Colorado, que Ben Delaney, journaliste et Youtuber, a mis la main – et l’œil – sur ce prototype hissé fièrement sur un Moots Routt CRDD, chaussé même d’un pneu Nano Raptor en… 750d, évidemment.
L’idée derrière ce diamètre ? Simple : la taille, ça compte ! Plus la roue est grande, plus le vélo avance facilement, sans avoir à appuyer comme un forçat sur les pédales. Une logique qui, à l’époque, avait mené les ingénieurs de la grande époque des grand-bi (vous savez, les vélos avec une roue avant défiant l’équilibre des funambules) à voir de plus en plus gros… Jusqu’à tomber dans le piège de la maniabilité. Parce que oui, rouler vite c’est bien, tourner sans finir dans le fossé, c’est mieux !
La tendance VTT est d’ailleurs passée par là : la taille 27,5 est devenue le compromis entre roulage et maniabilité, à mi-chemin entre le défunt 26 et le fameux 29 (qui, on vous le rappelle, correspond en réalité au 28 pouces version XXL).
Bon, les temps ont changé et les géométries aussi. Aujourd’hui, même les gros VTT en 29 pouces se montrent joueurs, là où avant c’était pataud. Mais alors, pourquoi vouloir innover du côté du 750d ?
Pour qui et pour quoi : 750d, solution miracle ou niche de géants ?
Selon Jon Cariveau, responsable de la marque Moots, ce nouveau diamètre est surtout pertinent pour les cyclistes de grande taille. Dans le monde du gravel, la maniabilité n’est pas un détail et il faut savoir adapter la géométrie du cadre à la taille du pilote. C’est d’ailleurs pour cela que pour les tailles XS et S, certains fabricants proposent encore du 650b : pour garantir les bons angles et les bonnes sensations, quelle que soit la taille du cycliste. Chaque carrure a son diamètre de roue idéal, voyez cela comme un costume sur mesure.
Alors ce 750d viendra-t-il s’installer durablement ? Personne n’a de boule de cristal, mais nul doute que cette taille était réclamée par certains géants du guidon. D’ailleurs, la marque DirtySixer équipe aujourd’hui quelques beaux gabarits du sport, comme Shaquille O’Neal et Teddy Riner, avec des vélos dotés de roues de… 36 pouces (si, si, c’est possible – coucou Shaq !). Mais pour les simples mortels, le 750d reste encore une curiosité à suivre de près.
- Les grandes roues offrent un meilleur rendement (moins d’effort pour plus de kilomètres),
- La maniabilité peut en pâtir (gare aux virages serrés),
- L’ajustement de la géométrie devient crucial selon la taille du cadre… et de l’humain !
Conclusion : révolution ou simple fugue technique ?
Le 750d fera-t-il la pluie et le beau temps sur le marché du vélo gravel (ou même au-delà) ? Seul l’avenir tranchera, comme il a su le faire pour d’anciens diamètres aujourd’hui relégués au rang d’anecdotes techniques. Une chose est certaine : dans le vélo, la curiosité n’est jamais un vilain défaut, c’est plutôt un moteur. Restez en selle, ouvrez l’œil, et si vous mesurez 2m16, surveillez la sortie du 750d : votre prochain vélo n’est peut-être pas loin…
En attendant la roue ultime, continuez à explorer le monde du cycle, et pourquoi pas à suivre nos actualités pour ne pas manquer la prochaine innovation qui fera jaser les pelotons !







