Et si vos envies d’évasion en camping-car tenaient… sur trois roues et un gros mollet ? Les Dangie Bros, deux aventuriers du bricolage bien connus sur YouTube, se sont lancés le défi un peu fou d’imaginer le camping-car version vélo. Charmante utopie ou voie royale vers le cauchemar du dos bloqué ? Retour sur une aventure qui a failli tourner au vinaigre… ou au cambouis.

Un camping-car tiré par un vélo : l’idée saugrenue qui fait rêver

Ce sont les camping-cars traditionnels qui ont inspiré les Dangie Bros à se lancer dans ce projet aussi audacieux que physique (et on ne parle pas de la gym). Leur engin ? Une petite cabine montée sur… un tricycle, rien que ça !

La mini-maison sur roues n’est pas venue les mains vides. Les deux bidouilleurs l’ont équipée du strict nécessaire pour survivre en terrain hostile :

  • Un évier pour la vaisselle (ou la toilette de chat… qui juge ?)
  • Un réchaud à gaz pour improviser des festins sous les étoiles
  • Un ventilateur (le rêve pour chasser les odeurs de chaussettes…)
  • Un panneau solaire pour recharger le tout
  • Un espace pour dormir, à monter soi-même, histoire d’épicer les nuits

Le hic ? La maison mobile pèse la bagatelle de 226 kilos, grâce à la générosité de l’aluminium et du contre-plaqué. On vous laisse imaginer le pédalage pour l’emmener sur 160 kilomètres en deux jours…

De la théorie à la pratique : un voyage qui roule… ou pas

Sur le papier, l’engin devait leur permettre de vivre à vélo leur rêve de roadtrip. Dans la réalité, il fallait déjà réussir à tirer la chose – et là, les choses se corsent.

Quand l’un pédale (en héros), l’autre se repose dans la cabine – ce qui rajoute rien moins qu’un poids humain à la charge. Sur les faux-plats ou les pentes, il fallait même descendre pour pousser la bête, à la force des bras (et de la bonne humeur !).

Les galères ne s’arrêtent pas là. L’espace sommeil, non seulement étroit, s’est révélé un peu… optimiste. En pleine nuit, clac ! Le lit lâche, les obligeant à filer d’urgence au supermarché pour bricoler une réparation sous les néons, au lieu de compter les moutons.

Le lendemain, refaisant le monde et la mécanique, ils investissent dans un second vélo, qu’ils attachent via une sangle pour mieux partager la charge. Niveau efficacité ? Même à deux à pédaler, le compteur affiche… 40 kilomètres sur les 160 prévus. On a connu des records du monde plus enthousiasmants.

Des passants intrigués, mais des axes d’amélioration indispensables

Aussi épique soit-elle, leur aventure n’est pas passée inaperçue : leur camping-car tricycle a fait sensation le long des routes. De quoi attirer la curiosité… voire susciter des vocations chez certains.

Mais soyons honnêtes : l’engin a ses limites, et pas qu’un peu. Le site CleanTechnica, attentif aux initiatives originales, pointe plusieurs axes pour éviter la galère :

  • Aucune assistance électrique (pourtant, un petit moteur alimenté par le panneau solaire aurait sauvé des mollets… et la distance !)
  • Le poids total (226 kg), bien trop élevé pour le commun des cyclistes – ou des héros
  • Matériaux à revoir : de la mousse (plus légère que le bois et l’alu), voire des matériaux composites ou de la fibre de verre, auraient permis d’alléger la structure, et pourquoi pas d’agrandir la cabine
  • Aérodynamisme perfectible : la forme actuelle fait obstacle au vent et fatigue le pédaleur
  • Un tandem serait nettement plus adapté pour partager l’effort tout du long

Bref, le projet a des fans, mais aussi du pain sur la planche (sans jeu de mots sur le contre-plaqué).

Le camping-car à vélo : bonne pour dormir, ou pas si rouler ?

Au terme de ce test grandeur nature, une chose est sûre : la version tricycle signée Dangie Bros prouve que la créativité n’a pas de limite… mais la forme physique, si. Dormir dans ce camping-car à vélo ? C’est possible, pour peu que le lit ne s’effondre pas et que vous ayez un supermarché à portée de guidon. Mais partir à l’aventure sans assistance électrique et avec plus de 200 kg à traîner ? Mieux vaut avoir du temps (et des amis costauds).

Pour les bricoleurs tentés : songez à alléger, à partager l’effort et à rêver d’un bon matelas — en mousse, cela va sans dire. Un jour, peut-être, nous lirons la suite… sans qu’aucun lit ne s’écroule en pleine nuit !