[dropcap size=small]L[/dropcap]e verre est-il à moitié plein ou à moitié vide pour la sélection masculine française suite à ces Mondiaux de Ponferrada ?

Côté leader, revenons sur Tony Gallopin. En se positionnant à la 6ème place, on peut aisément dire que Tony a réussi ses Mondiaux, il a fait honneur à son rôle de leader et à la confiance placée en lui par Bernard Bourreau. Pourtant, il était possible de ressentir un peu de déception chez le coureur de la Lotto. En effet, un parcours comme celui-ci, pouvant coller à ses qualités intrinsèques ne se présente pas tout les ans.

Difficile de ne pas repenser à sa victoire du côté d’Oyonnax, sur le Tour cette saison. Une victoire acquise suite à un final ressemblant étrangement à celui des Mondiaux avec une descente finale dans laquelle il avait démontré tout son talent. Tout les indicateurs étaient au vert lorsqu’il a basculé au sommet du Mirador au sein du groupe de poursuivants, au côté de Philippe Gilbert. Malheureusement ou heureusement, le groupe de poursuivants n’a su s’organiser et la puissance, conjuguée à la fougue de Kwiatkowski lui ont permis d’atteindre le rêve de tout cycliste.

« Je suis à la fois heureux et déçu. Déçu car je ne monte pas sur le podium mais j’étais avec des gars plus rapides que moi au sprint. N’étant pas le plus rapide, j’ai voulu jouer sur ma puissance. J’étais conscient que la montée finale permettrait de passer en revue les hommes forts, en basculant en haut, j’ai su que je réalisais une bonne course. » déclare Tony Gallopin.

Quant à Nacer Bouhanni, il reste lucide sur sa performance à la vue du parcours accidenté et insiste sur l’énorme boulot du team France.

«Avec un dénivelé de 4200 mètres, c’était dur.Les gars se sont sacrifiés pour Tony et moi, c’est juste dommage que nous n’ayons pas accroché une médaille. Je ne vais pas dire que j’ai raté une chance en or aujourd’hui parce qu’il y avait cinq ou six gars plus forts que moi dans la dernière montée. J’espère revenir sur un circuit pour les sprinteurs purs au Qatar dans deux ans. Je me suis entraîné dur pour gagner le titre ou une médaille, pas pour terminer dans le top 10. » annonce Bouhanni.

En tout cas, selon le sélectionneur Bernard Bourreau, la France est prête à retrouver le podium des Mondiaux.

« Tony ? C’est un homme de championnat. L’an prochain, s’il continue sa progression, on lui fera encore confiance. Six coureurs français dans le final, il y a longtemps qu’on n’avait pas vu  ça. On a tenu notre rang et nos jeunes ont été au niveau. Ils ont  montré qu’on pouvait leur faire confiance. C’est prometteur. Les consignes ont été respectées. C’était la bonne tactique. L’échappée de Cyril Gautier a obligé les autres  équipes à rouler et cela a permis d’anticiper un éventuel sprint pour Bouhanni. Dans le final, ceux qui étaient là ont travaillé pour Gallopin et Bouhanni. Il  n’a pas manqué grand chose. » débriefe le sélectionneur.

Une chose est certaine, le cyclisme français est en train de renaître, les performances ne cessent de prouver que nos cyclistes n’ont rien à envier aux autres nations. Des profils variés allant du sprinteur pur au grimpeur virevoltant se sont révélés au grand public en étant capables de briller sur les grands rendez-vous. Désormais, arrêtez de nous parler des « petits français » car ils s’avèrent déjà être très grands.