Et si le vélo électrique était caché dans votre garage sous la forme… de votre bonne vieille bicyclette ? Nous avons tenté l’expérience : transformer un simple vélo à 289 € en véritable bolide urbain grâce à un kit Gboost. Résultat : promesses tenues, mais pas sans embûches et questionnements existentiels. Récit d’un test plein d’huile de coude (et de câbles !).
Un simple Riverside 500… prêt à changer de vie
Tout commence avec un Riverside 500, ce vélo Decathlon que tout le monde a déjà croisé. Léger, maniable, à la croisée parfaite entre randonnée et ville, il a le chic d’apporter à la fois un air de gravel urbain et une belle polyvalence pour les balades dominicales. À 289 € neuf, difficile de rivaliser côté rapport qualité/prix. Mais là, il s’agissait de lui donner… un coup de jus, littéralement !
Déballage du kit Gboost : promesse de simplicité… ou challenge ?
Place au fameux kit Gboost, proposé entre 899 et 1 429 €. Pour ce test, nous avons opté pour la version d’entrée de gamme : moteur de 250 W, petite batterie de 251 Wh, environ 2 kilos bien répartis – donc pas de syndrome du sac à dos dissimulé sur le vélo. Le kit contient :
- Quelque outils (tous ne sont pas inclus, surprise de bricoleur)
- Une batterie et son support
- Un moteur malin
- Un aimant (attention, pièce critique…)
- Un ordinateur de bord
- Un levier pour désolidariser le moteur
Des tas de câbles s’ajoutent à la fête – gare au cable management, ce n’est pas une option décorative. La notice ? Un feuillet minimaliste, mais la marque promet un nouveau manuel de 40 pages (si vous aimez les romans techniques).
Annonce : montage en 15 minutes, mais dans la vraie vie, prévoyez plutôt une bonne heure, à deux si possible. Le plus long ? L’astucieuse installation du moteur sous le pédalier – en jonglant avec le câble du dérailleur qui s’invite pile là où il ne faut pas. Gboost a prévu une petite entaille dans la gomme de la plaquette pour laisser passer le câble… mais à régler au millimètre près, sinon votre patience sera mise à rude épreuve.
Le reste ? Bien plus simple : fixer l’aimant sur la pédale, poser le support de batterie (adieu porte-bouteille), installer l’ordinateur de bord sur le guidon. Un brin d’organisation avec les câbles, et c’est (enfin) prêt.
Premiers tours de roues : sensation d’envol (mais pas sans accroc !)
Démarrage, niveau d’assistance au maximum : prêts à sentir le vent dans nos cheveux (ou sous le casque) ! Las, une tuile : le câble de passage de vitesses, trop comprimé, nuit au fonctionnement du dérailleur. Pour un composant aussi important, on aurait aimé mieux de la part de Gboost.
Piqués au vif, nous partons sur les pistes parisiennes – et là, magie du moteur : réactivité immédiate, vélo qui fuse, sourire idiot sur le visage du pilote. Le petit délai entre le tour de pédale et l’activation n’existe presque pas (un défaut fréquent sur les entrées de gamme), belle surprise !
Mais la poisse n’a pas dit son dernier mot : l’aimant, fixé par un unique collier plastique, se fait la malle. Prémonition confirmée : « Ça ne tiendra jamais, ce truc… ». Il glisse, le moteur ne reçoit plus d’info, c’est le drame. On ajuste, on recolle (le constructeur préconise un point de colle, mais alors bonjour le démontage). Clairement, fixer un élément aussi important de façon si légère, c’est décevant pour un produit à ce prix.
Heureusement, aimant recadré, le plaisir revient. Le vélo file sans effort, le moteur est silencieux, et le système tient bon – même sous les regards interloqués des passants devant cet OVNI véloce. La poignée pour désolidariser le moteur est pratique pour passer en mode « jambes », ou éviter la surchauffe si par miracle vous passez les 50 km/h (spoiler : pas avec ce vélo).
Pour qui ce kit, et à quel prix ?
Côté performance, le Gboost fait le job. Mais question budget, on s’interroge… Notre montage total atteint 1 298 €, à peine plus qu’un Riverside 500 électrique déjà monté et garanti par Decathlon (1 249 €), éligible aux aides. Et le kit haut de gamme, à 1 429 €, concurrence même des modèles d’entrée de gamme recommandables après aides.
- Pour les bidouilleurs qui aiment démonter, remonter, comprendre chaque rouage.
- Pour la team « vieux vélo fétiche en quête de modernité », trop attachée pour le jeter.
- Pour celles et ceux qui veulent simplement s’offrir de temps à autre une balade longue sans souffrir… et amortir leur investissement initial.
En conclusion : le Gboost tient ses promesses, à condition d’être prêt à mettre les mains dans le cambouis… et à remettre en question son budget. Si vous cherchez la magie du sur-mesure et le plaisir de rouler électrisé sur votre monture préférée, foncez – mais pas les yeux fermés !







