Reconnaître ses erreurs, c’est déjà pédaler à moitié vers la lumière… et Angell l’a bien compris : exit la fierté mal placée, place à une renaissance attendue avec le Cruiser, ce vélo électrique français qui veut s’offrir une vraie seconde chance – et, soyons honnêtes, la première n’était pas mémorable.
Un aveu sans détour : « On s’est trompé »
Il fallait oser le dire : le tout premier Angell Bike, c’était, pour rester poli, compliqué. Développé à la va-vite, commercialisé trop tôt, avec, en prime, un discours marketing qui frisait l’arrogance, le résultat fut un vélo électrique aux bugs dignes d’une bêta éternelle. Utiliser ce VAE, censé redonner le sourire, frôlait pour certains la punition. Marc Simoncini, fondateur, n’esquive pas la vérité et lâche : « On s’est trompé. Les gens veulent un vélo qui marche. » Voilà qui a le mérite de la clarté et qui relance la marque, désormais sous la houlette de John Mollanger, ex-Bang & Olufsen, passionné de vélos et homme de défis industriels.
Son objectif ? Offrir enfin un vélo agréable à pratiquer, participant à changer à son échelle nos rues surchargées et polluées. Rien que ça. Espérons que le navire Angell saura tenir le cap.
Les Angell Cruiser : enfin de bonnes vibrations ?
Venons-en au présent : le renouveau d’Angell prend la forme du Cruiser, décliné en Cruiser M et Cruiser S. Extérieurement, pas de révolution : la silhouette reste la même, la batterie haute perchée à l’arrière est toujours de la partie, et l’écran trône toujours fièrement dans le cockpit. Pourtant, à y regarder de plus près, tout n’est pas figé dans le carbone :
- Les garde-boues sont désormais fournis de série et adieu les bouts de bambou décoratifs : du vrai, de l’utile !
- Les feux arrière et clignotants arborent enfin un design fidèle aux rendus 3D promis – finis les plastiques blancs au look jouet, ouf.
On dirait donc enfin un vélo pensé pour être utilisé, pas juste admiré sur une slide PowerPoint.
Des mises à jour à tous les étages
Angell n’a pas simplement revu l’apparence du Cruiser. Depuis la critique sans détours publiée après test, l’entreprise a mis les bouchées doubles pour corriger les failles. Petites ou grandes, elles n’ont pas été oubliées : par exemple, la mise en veille de la batterie n’est plus obligatoire. Fini la gymnastique improbable pour réveiller la bête : on enfourche et ça part, comme un vrai vélo moderne.
Côté confiance, Angell voit grand : la nouvelle assurance « Angell Back » s’inspire de VanMoof et promet un remplacement rapide du vélo en cas de vol, pendant deux ans. Pratique quand on connaît la peur panique de se faire rafler son destrier en pleine ville… De plus, les accessoires (autrefois hors de prix) sont désormais inclus. Pas mal pour gommer le souvenir amer du premier essai.
Prix en flèche et concurrence affûtée
La qualité, ça se paie : le Cruiser s’affiche à 3 490 €, hors aides régionales. Un vrai investissement, sachant que le précédent modèle était déjà jugé cher à 2 860 €. Son petit frère, le Rapide (ex-Angell original), grimpe lui aussi et flirte avec les 2 990 €. La marque justifie l’inflation par la crise logistique/matériaux ainsi que par le choix d’une production locale en France, limitée mais engagée sur le plan social et environnemental.
Un coup d’œil à la concurrence :
- Canyon Roadlite:ON, vélo léger, performant, à partir de 2 899 €.
- Specialized Turbo Vado SL, synonyme de robustesse et simplicité dès les premières secondes, à partir de 3 700 €.
Chez ces rivaux, on échange la connectivité et les accessoires inclus pour une robustesse et une fiabilité à toute épreuve – qualités promises par Angell, qui devra cette fois convaincre en usage réel.
En attendant le test ultime, Angell semble avoir franchi un cap, en relevant les erreurs du passé. Le Cruiser devra prouver, guidon à la main, qu’il peut enfin offrir la sérénité qu’on attend d’un vélo sur lequel on pose, chaque matin, toute sa confiance. Réponse sur piste très bientôt… mais en attendant : qui ne tente rien n’a rien, et Angell, lui, ose retenter le coup !







