Fatigué de jouer au héros chaque matin sur votre vélo classique, à suer sang et eau sur le trajet du travail ? Pas besoin de troquer votre fidèle destrier contre un bolide tout neuf ! Derrière une alternative économique et écologique, des start-up françaises dépoussièrent la bicyclette et lui offrent une nouvelle jeunesse… électrique.
Le vélo électrique sans changer de monture : une tendance en plein essor
De plus en plus de cyclistes hésitent à investir dans un vélo électrique flambant neuf. Et on les comprend : entre l’attachement pour leur vélo actuel (qui épouse si bien leurs formes – ou leurs besoins) et la place prise par une monture de plus, on n’a pas toujours envie de changer ! Comme le souligne Antoine Galonnier, le fondateur de la start-up lyonnaise « A fond Gaston » (créée en juin 2018), la solution c’est d’« électrifier » son vélo préféré. Que ce soit un modèle à 150 euros ou à 1 500 euros, tout le monde s’y retrouve… sauf les cadres en carbone, trop fragiles pour supporter ce coup de jus.
Des arguments qui font mouche : écologie et économie
Les créateurs de ces start-up ne manquent pas de vanter l’intérêt écologique de cette démarche. « Pourquoi produire et acheter du neuf quand la plupart des vélos qui encombrent déjà nos garages peuvent être électrifiés très facilement ? » interroge Jérôme Gaymard de la start-up parisienne Virvolt. Produire encore et encore alors que le parc existant suffirait, c’est faire un pied-de-nez aux enjeux environnementaux actuels.
Le portefeuille y gagne aussi. Un kit d’électrification coûte entre 750 et 1 200 euros, contre 1 749 euros en moyenne pour un vélo à assistance électrique neuf, et ces kits peuvent même bénéficier de subventions locales. Bref, de quoi économiser quelques virées chez le banquier tout en limitant son impact planétaire.
- Kits d’électrification : 750 à 1 200 euros
- Vélo électrique neuf : 1 749 euros en moyenne
- Des aides locales existent pour réduire la facture
Comment ça marche ? Les différents systèmes en action
Côté installation, l’offre se multiplie. Chez « A fond Gaston », la transformation se fait via une roue arrière motorisée, reliée à une batterie, et le tout communique avec un petit ordinateur de bord pour afficher kilométrage, niveau d’assistance ou vitesse. La commande se fait sur Internet pour un tarif de 790 ou 1 090 euros selon l’autonomie choisie, avec pose comprise dans l’un de leurs ateliers partenaires répartis dans plusieurs grandes villes françaises (Lyon, Paris, Toulouse, etc.). L’objectif ? Être présents partout en France.
Virvolt propose aussi ce type de système (entre 820 et 860 euros), ou une version plus haut de gamme avec un moteur au niveau du pédalier destiné aux fans de rando ou aux cyclistes qui ne craignent pas les pentes. Un peu plus lourd mais bien plus puissant, pour un tarif compris entre 1 180 et 1 220 euros, pose incluse à Paris (d’autres ateliers à venir à Toulouse et à Lyon).
Pas envie de vous déplacer ? La start-up niçoise Teebike propose une roue avant connectée, qui intègre batterie et moteur, à installer soi-même en quelques minutes, même pour les moins bricoleurs. Pilotable via une application smartphone, ce modèle (vendu 750 euros) se transporte d’un vélo à l’autre et peut servir à toute la famille. Son seul caprice ? Les fourches de vélo trop fines ou les freins à tambours ne sont pas compatibles.
En termes de poids, les kits sont conçus pour rester plus légers que la majorité des vélos électriques du marché (5,5 kg supplémentaires pour la roue arrière Virvolt, 7,3 kg pour le moteur pédalier). Cette modularité permet aussi de conserver son kit en changeant éventuellement de vélo – une vraie leçon de résilience technologique.
Attention à la sécurité et à la réglementation : soyez vigilants !
Depuis le déconfinement, ces solutions cartonnent : chez « A fond Gaston », les commandes de kits ont été multipliées par dix en un an à la même période ; Teebike a doublé son activité, et Virvolt a déjà installé 250 kits entre janvier et août 2020. D’autres acteurs comme Beebike (Nantes) et Monspad (Paris) montent aussi en puissance.
Mais prudence ! Comme le rappelle Olivier Schneider, président de la Fédération des usagers de la bicyclette (Fub), vaut mieux passer par un prestataire sérieux, qui refuse l’électrification en cas de cadre inadapté et ne cède pas aux sirènes du débridage. En plus, la réglementation impose que l’assistance ne s’active que lorsque l’on pédale, s’arrête au-delà de 25 km/h et ne dépasse pas 250 watts.
La tentation du tout Internet existe, dans des boutiques parfois exotiques (eBay, AliExpress…), mais attention : kits pas toujours conformes, souvent faciles à débrider, qualité aléatoire et risques sérieux en cas d’accident. Bref, mieux vaut éviter les mauvaises surprises et les économies qui coûtent cher.
Conclusion : Adapter son vélo, c’est possible, malin et de plus en plus tendance. Restez attentifs à la qualité, la sécurité et surtout, gardez le sourire dans les côtes !







