Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur les vélos longs, lourds ou peu maniables. Le B’Twin Cargo R500E, testé durant une semaine sur près de 200 km à Lille, n’est pas là pour faire de la figuration : ce longtail vient secouer le marché des vélos cargo avec un rapport prix/prestations qui risque de provoquer des vocations… et quelques regards jaloux aux feux rouges !
Le marché du cargo s’emballe, B’Twin ne reste pas sur la touche
La vague des vélos cargos déferle sur les rues françaises. Que l’on y succombe pour la planète, pour la tendance ou tout simplement pour se la jouer livreur urbain du dimanche, difficile d’ignorer la multiplication des longtails, triporteurs, électriques ou non. Dans ce secteur en pleine ébullition, Decathlon, avec sa marque B’Twin, observait le mouvement avant de frapper un grand coup : voici le Cargo R500E, assemblé en Chine et désormais prêt à en découdre sur les pistes cyclables de l’Hexagone.
Un gabarit d’enfer… mais une agilité surprenante
On parle de cargo, mais il s’agit bien d’un « longtail », comprenez : un vélo rallongé dont le R500E assume jusqu’au bout ses 2,20 m de long. Le genre d’engin qu’on s’attend à manoeuvrer comme un bus : mauvaise pioche ! Malgré ses dimensions, ce vélo se faufile avec agilité, même chargé, entre les voitures – ne soyez pas surpris si l’on vous surnomme l’escargot urbain le plus rapide de Lille ! Certes, son rayon de braquage s’élargit un peu, mais sur 200 km d’essai, cela n’a jamais constitué un obstacle sérieux.
Côté poids, la machine affiche 38 kg sur la balance, pouvant grimper à 208 kg avec pilote et fret. Mais, et c’est là la magie de l’électricité, ce chiffre passe vite au second plan grâce au moteur dans la roue arrière de 48 volts, 250 watts en nominal (et 685 watts en crête), pour un couple maximal de 58 Nm. Certains concurrentes affichent plus (jusqu’à 85 Nm), mais à l’usage, ce R500E n’a pas faibli lors des redoutés « faux plats », montées vicieuses ou autres ponts traîtres, même vent dans le nez. Cerise sur le guidon : une gâchette permet de décoller sans effort, finies les mollets qui souffrent au démarrage !
Assistance électrique et autonomie : une alchimie convaincante
Le Cargo R500E offre trois modes d’assistance à choisir selon l’humeur et le terrain :
- Mode Eco (90 % d’assistance, jusqu’à 90 km d’autonomie)
- Mode Normal (180 % d’assistance, jusqu’à 70 km d’autonomie)
- Mode Power (300 % d’assistance, jusqu’à 50 km d’autonomie)
Ces chiffres s’entendent pour un pilote de 80 kg, parcours plat et vélo déchargé – la vraie vie, parfois, c’est un peu moins flatteur ! Dans les faits, après une soixantaine de kilomètres (en panachant les modes), il restait 15 % de jus dans la batterie, largement suffisant pour finir la journée. Qui plus est, un afficheur indique en temps réel l’autonomie restante selon le mode choisi : indispensable car, sans assistance, il faudrait des jambes de pistard pour mouvoir la bête.
Quant à la vitesse, les 25 à 27 km/h réglementaires sont atteints en quelques tours de pédale. Allez, confession : dans une belle descente, sans vent, le compteur est monté à 34 km/h… mais il faut vraiment le vouloir !
Équipements, prix et petits bémols : un bilan global très positif
La discrétion n’est pas de mise sur le Cargo R500E, mais comment ne pas s’attarder sur sa belle allure ? Benjamin Poullet, chef de produit vélo cargo chez B’Twin, l’admet sans détour : à 2.800 euros, le R500E n’est pas « bon marché ». Néanmoins, sur ce créneau, la concurrence oscille plutôt entre 3.500 et plus de 9.000 euros, souvent sans les équipements de série que Decathlon livre : monkey bar, repose-pieds, panier avant… Un vrai pack familial ou professionnel sans facturation surprise à la clé.
Derrière l’enthousiasme se cachent, certes, quelques défauts : suspensions arrière absentes, afficheur capricieux, confort du passager adulte à relativiser, phare avant qui peine à transformer la nuit en plein jour, absence de poignée sur la batterie amovible… Rien, néanmoins, qui gâche le plaisir de la conduite et la polyvalence du modèle.
L’éclairage est assuré à l’avant par un Spaninga AXENDO 40 de 40 Lux et à l’arrière par un feu avec indicateur de ralentissement lors du freinage, tous deux alimentés par la batterie du vélo.
La cerise sur le gâteau ? L’aventure Continue ! Après cette prise en main convaincante, B’Twin prévoit déjà quatre nouveaux modèles de cargos, avec un lancement par an. Le prochain, à capacité de chargement à l’avant (caisse ou plateforme), débutera autour de 3.000 euros.
Verdict ? À ce tarif, le R500E marque d’entrée de jeu des points précieux. Si sa générosité côté équipements et son comportement rassurant doivent encore évoluer sur quelques détails, il s’impose comme une « belle surprise » pour celles et ceux qui rêvent d’un transport actif et innovant en ville. À vous de prendre le guidon… sans vous faire rattraper par la concurrence !







