[dropcap size=small]A[/dropcap]près une longue traversée du désert, Samuel Sanchez officialisait son arrivée chez BMC il y a une petite dizaine de jours. De prime abord, une bonne nouvelle pour le bonhomme, une bonne affaire pour la BMC et de quoi offrir de beaux moments de courses aux suiveurs. Mais qu’en pense t-on du côté de la rédaction du Dérailleur ? Petit tour d’horizon des principaux intéressés !

Tibaldi, « il faudra voir dans quel état il se trouve physiquement ».

Sur le principe, l’arrivée de « Samu » Sanchez dans une équipe de l’élite, quelle qu’elle soit, est véritablement une excellente nouvelle pour lui, pour le vélo, et pour les fans d’Euskaltel toujours aussi tristes de devoir s’habituer à l’absence des Basques cette saison (et j’en fais partie, snif…). C’est un grand champion, un coureur de caractère et spectaculaire quand il est en jambes. Mais je mettrais quand même deux petits bémols à mon enthousiasme du jour. Premièrement, il faudra voir dans quel état il se trouve physiquement ; il n’est plus tout jeune, et l’incertitude qui a plané pendant ces derniers mois sur la suite de sa carrière lui aura peut-être coupé les jambes… Et deuxièmement, quel rôle va lui être offert au sein de la BMC, déjà très bien fournie en leaders ?! Il serait dommage qu’il doive se contenter d’un simple boulot d’équipier. Ceci dit, il pourrait être de très bon conseil pour Tejay Van Garderen sur les routes du Tour en juillet. Affaire à suivre donc, mais je crois qu’on peut d’ores et déjà se réjouir !

Nicolas Fritsch, « un champion qui a encore à donner »

Mon premier souvenir de Samuel Sanchez remonte à Liège-Bastogne-Liège 2003. J’y étais…mais déjà douché quand je l’ai vu attaquer dans la côte de Saint Nicolas en contrant Lance Armstrong. Ma première réflexion fût, je l’avoue, de me dire que c’était un usurpateur orange de plus. Mais tout de même le seul à être capable d’attaquer dans un final de classique ! J’ai rapidement revu mon jugement, et la suite m’a donné raison quand on voit son palmarès et surtout la durée de sa carrière, à l’inverse de ses anciens coéquipiers aux performances parfois stratosphériques et surnaturelles (au sens premier du terme). Une longue carrière au haut niveau comme la sienne signifie bien plus pour moi que quelques rares fulgurances. Cela signifie que c’est un champion. Et un champion qui a encore à donner, même s’il n’est clairement plus au top. C’est donc une bonne chose qu’il puisse continuer dans une équipe World Tour. Un coureur de sa trempe doit pouvoir choisir sa fin, et ce sera le cas. Je lui souhaite une bonne saison 2014 !

Arthur Pineau, « d’autres ambitions qu’au sein de l’équipe basque »

Comment imaginer une saison sans Samuel Sanchez, alors qu’il est toujours en activité. Cette signature, c’est d’abord une bonne nouvelle pour lui, car il va avoir de quoi avoir de bons objectifs, dans une équipe qui a beaucoup d’atouts (Gilbert, Evans et j’en oublie). Il va pouvoir s’exprimer, et avoir d’autres ambitions qu’au sein de l’équipe basque. Ensuite, c’est une recrue de choix pour BMC. Recruter le champion olympique de 2008, 3e du tour en 2010 (après déclassement de Contador) notamment, ce n’est pas rien. Il pourra compter sur Cadel Evans dans les grands tours si ce dernier ne joue pas sa carte personnelle, mais aussi sur un effectif qui dispose de coureurs d’expérience. Pour moi, Samuel Sanchez est arrivé dans l’équipe qu’il lui fallait, et BMC a fait un gros coup en le faisant signer. J’ai hâte de le voir à l’oeuvre ! Bon courage à lui !

Sergeï Gautier, « un duo avec Gilbert qui peut faire très mal »

Je me posais la même question que Tibaldi au sujet de son rôle dans l’équipe. Mais la réponse est toute trouvée: ardennaise pour un duo avec Gilbert qui peut faire très mal. Tour du Pays Basque qu’il peut courir les yeux fermés et surtout Vuelta. Avec Evans sur le Giro et Van Garderen sur le Tour. Après, il faut savoir où il en est de sa forme mais je le vois bien courir en simple équipier jusqu’en avril histoire d’être en forme pour les ardennaises.

Yannick Talabardon, « heureusement qu’un coureur de se calibre, retrouve une équipe »

Samuel Sanchez n’a pas levé les bras en 2013, mais a été très régulier : 9ème du pays Basque, 12eme du Giro, 9ème du Dauphiné et 8eme de la Vuelta. Quand même! Alors, heureusement qu’un coureur de se calibre, retrouve une équipe et ceux malgré une conjoncture difficile (arrêts de plusieurs équipes). Après je pense que BMC était sa meilleure et unique offre. Aussi, il est sûr qu’il ne fera pas le difficile dans sa nouvelle équipe, lui qui n’avait connu qu’Euskatel dans sa carrière (14 années). J’imagine qu’il aura le même programme que l’année dernière, c’est à dire de doubler Giro-Vuelta, avec en plus, on l’espère pour lui, une victoire cette fois-ci.

Ronan Houssin, « de grandes chances de souvent le voir devant cette saison »

Il aurait vraiment été dommage que Samuel Sanchez ne trouve pas d’équipe pour 2014. Champion Olympique à Pékin en 2008, l’ancien coureur d’Euskatel-Euskadi mérite amplement de trouver une place dans une équipe World Tour, et en rejoignant la formation américaine avec des coureurs telles que Cadel Evans, Philippe Gilbert ou encore Tejay Van Garderen, il y a de grandes chances de souvent le voir devant cette saison. En le recrutant, BMC a peut-être envie de remporter quelques Flandriennes, et de placer un ou plusieurs coureurs dans les premiers sur le Giro, le Tour de France ou la Vuelta.

Et vous, quel est votre avis ?