Une belle histoire pour Tony Gallopin sur les routes de cette Grande Boucle. Le français ouvre son compteur et offre au public français la deuxième victoire tricolore à Oyonnax. C’est avec fougue et panache qu’il s’impose devant le peloton. Tout le monde parle de Sagan pour ses qualités de finition mais il ne va plus falloir oublier Tony Gallopin, car lui, il gagne sur ce Tour !

ALORS-CETTE-ETAPE

Après une journée de repos, c’est un peloton revigoré de 179 coureurs que nous retrouvions au départ de Besançon. Une étape pas forcément évidente avec pas moins de 4 difficultés durant la toute fin de parcours. Cependant, pas de côté répertoriée au delà de la 3ème catégorie : de quoi donner de l’espoir aux baroudeurs/puncheurs. Mais attention car l’arrivée à Oyonnax se situe tout de même 15 bornes après la dernière bosse, autour du Lac Genin. Difficile de donner un pronostic sur une arrivée groupée ou non.

Plusieurs attaques viennent animer la première heure de course, en vain. Mais, la locomotive Elmiger (IAM), parée du maillot de champion helvète va enfin trouver la clef des champs. Il entraîne avec lui des français, bien inspirés : Cyril Lemoine (COF) et Anthony Delaplace (BSE). L’écart grimpe et très vite, on sait que ces trois là seront les premiers à se heurter à la Côté de Rogna, première difficulté du jour.

Ce sont Orica et Cannondale qui engagent la poursuite en tête de peloton, il serait temps que Sagan lève les bras. Les accessits se multiplient mais le goût de la victoire doit commencer à s’estomper dans la bouche du slovaque. Cela accélère donc franchement et le malheureux du jour car oui, il faut s’y faire, chaque jour apporte son lot de peine sur ce Tour, se nomme Andrew Talansky (GAR). L’américain, les mains sur les cocottes décroche irrémédiablement du pack. Un petit mètre puis il perd les roues, c’est terminé pour le récent vainqueur du Dauphiné, engagé dans un calvaire d’une centaine de bornes. Les chutes nombreuses ont laissé des traces.

La Côté de Rogna s’offre aux fuyards mais leur avance a bien fondu, plus que deux minutes au pied de celle-ci. On ne croit plus vraiment en leur chance d’arriver au bout étant donné le tempo soutenu du peloton. La Saxo Tinkoff, endeuillée suite au départ d’Alberto Contador avec un tibia en moins va placer sur orbite Nicolas Roche. On connaît les qualités de finisseur de l’irlandais et son mental d’acier mais le peloton ne semble pas vouloir le laisser à la manœuvre. Il retourne donc dans le rang, un bon Irish ce soir, les jambes reviendront demain Nicolas.

Il reste 3km lorsque Tony Gallopin (LOT) met les gaz et pourtant, nous ne sommes plus dans la Côte de Choux. Dans la descente, il voit revenir sur ses talons quelques coureurs dont Sagan (CAN). Le français le sait bien, il faut en remettre une couche et c’est ce qu’il fait ! Personne n’est en mesure de le rejoindre et Tony Gallopin s’impose à Oyonnax devant un peloton de sprinteurs pourtant bien décidés à en découdre. Vous connaissiez Gallopin le puncheur, vous connaissez maintenant Gallopin le finisseur ! Nibali reste en jaune, après une journée dans un fauteuil et le malheureux Talansky en termine à plus de 30 minutes.

« C’est incroyable, j’étais déjà content d’être avec les meilleurs à Nancy et à Sheffield. Je connaissais le petit grimpeur non répertorié alors j’ai tenté et me voilà. » Tony Gallopin.