[dropcap size=small]P[/dropcap]eut-être que son nom ne vous parle pas. Pourtant, Tracey Gaudry faisait parti du peloton féminin il y’a encore quelques saisons. L’australienne de 44 ans a notamment était championne nationale sur route et contre-la-montre mais aussi troisième de la Coupe de Monde sur route (1999). Bref, madame n’est pas une novice dans la matière et elle compte bien mettre à profit son expérience au service du développement du cyclisme féminin suite à sa nomination par l’UCI.

L’affaire Armstrong, le déclic pour Gaudry.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est la révélation de l’affaire Armstrong et la condamnation par l’USADA qui a donné des ailes à l’australienne. Pour la simple et bonne raison que cette dernière voulait prendre des initiatives pour relancer sa discipline dans la bonne direction. Dès lors, elle écrit à la fédération australienne et à d’autres instances pour proposer ses idées, ses services, sa motivation pour redorer le blason d’un sport qui en a bien besoin.

Après plusieurs mois à illustrer ses compétences en océanie, Tracey Gaudry a été nommé par le tout nouveau Président de l’UCI, Brian Cookson à ses côtés. Elle devient ainsi la première femme à occuper le poste de Vice-Présidente, tout un symbole.

De premiers résultats.

Suite à sa nomination en septembre, l’australienne n’a pas chômé ! Plusieurs mesures se sont dessinées, la moyenne d’âge minimum qui était de 28 ans chez les dames a été supprimé, ainsi cela ne freine plus les équipes qui souhaitent recruter de très bonnes rouleuses trentenaires voire au delà. La Coupe du Monde féminine s’est vu ajouter une nouvelle manche et les classements annexes (grimpeurs, sprinteurs et jeunes). Voilà de quoi compléter la meilleure vitrine à l’heure actuelle pour la discipline côté dames.

Cyclisme féminin, le parent pauvre de la petite reine.

C’est un état de fait, le peloton féminin ne bénéficie pas des mêmes récompenses en terme de reconnaissance médiatique certes mais aussi au niveau du portefeuille. Oui, c’est beau de gagner sa vie avec une passion vous diront des types un peu dans le vague, accoudés au bar du coin. Mais cela ne suffit pas, on ne peut se donner corps et âmes lorsque pour une grande partie des championnes, on doit enchaîner emploi et entrainement. C’est donc un objectif conséquent pour Tracey Gaudry et son équipe que de tenter de rapprocher les primes sans pour autant que nous croyons possible une réelle parité avant un certain temps.

Pour illustrer mes propos, le Tour d’Italie masculin offre des primes de 90 000, 50 000 et 20 000 € au podium final. Chez leurs homologues féminines, le vainqueur remportera 450 €. Vous pouviez oublier le reste de cet article et ne garder que cet exemple en mémoire, tellement marquant.


De nombreux chantiers s’offrent à l’UCI pour le développement du cyclisme féminin, la nomination historique de Tracey Gaudry ne semble pas uniquement politique puisque de premières mesures se sont d’ores et déjà mises en oeuvre. Il ne faudra pas s’arrêter en si bon chemin, à l’heure où la discipline doit prendre un virage très serré et d’une importance capitale.