Dans le silence matinal qui précède l’aube, alors que la brume se dissipe sur les pentes ardentes, je réfléchis à la trajectoire d’un champion comme Tadej Pogacar. L’année 2023 a été un parcours ponctué de sommets et de vallées pour lui, marqué par une victoire retentissante à Il Lombardia en octobre. Cependant, il a également connu la douleur d’une blessure, se fracturant le poignet à Liège-Bastogne-Liège, une épreuve qui a failli coûter son élan au Tour de France, où il a finalement décroché la deuxième place.

Aujourd’hui, il sort du silence et admet que sa soif de diversité dans les compétitions pourrait être son talon d’Achille lors des Grands Tours. Pogacar, un cycliste qui a remporté le Tour en 2020 et 2021, porte en lui l’ambition de conquérir le Giro d’Italia, la Vuelta a Espana et le Championnat du monde avant de raccrocher son maillot. Engagé dans 19 événements cette année, il a dû lutter pour retrouver sa forme optimale pour le Tour, une course contre la montre qui a suivi sa convalescence.

Lors de son dernier Tour de France revêtu du maillot blanc, il a marqué les esprits avec une victoire emblématique. À 25 ans, Pogacar a déjà goûté trois fois à la gloire à Il Lombardia, mais ce qui l’anime, c’est le défi constant que représentent les différentes courses à travers les saisons. « Le Tour, c’est la course cycliste par excellence. Rien ne se compare. Pour les sponsors, c’est le saint Graal, » confie-t-il. Pourtant, il n’hésite pas à dire que sa préparation pour les courses comme le Tour des Flandres, les Ardennes, et Lombardia pourraient lui coûter cher en juillet. « C’est dur de me concentrer uniquement sur juillet alors que je sais que je peux être performant en début et fin de saison. »

Ce stratège du vélo, deux fois victorieux à Tirreno-Adriatico et sur le UAE Tour, a également remporté le Tour des Flandres, l’Amstel Gold Race, les Championnats Nationaux sur Route et La Flèche Wallonne cette année. Il aspire cependant à trois autres victoires de prestige avant de se retirer. « Après ma carrière, je veux aussi être champion du monde, » avoue-t-il. « J’ai gagné beaucoup de courses, des grandes, presque tous les Monuments que je pouvais gagner, le Tour de France deux fois. Il me reste trois choses – le Giro, la Vuelta et les Championnats du monde. C’est un rêve et un défi. »

Malgré l’absence de victoire au Tour de France cette année, Pogacar sent qu’il s’améliore et a encore beaucoup à apprendre. « Je sens que je progresse un peu chaque année, grâce à mon expérience, mes sensations, mes chiffres. Mais maintenant, il faut que je me concentre sur les petits détails pour progresser. Ce n’est plus aussi naturel – c’est un travail acharné pour de petites améliorations. »

Chers lecteurs, à travers ces confessions, Pogacar nous rappelle que même au sommet de l’art du cyclisme, la route est toujours en ascension. C’est une danse délicate entre la passion et la prudence, la diversité et la spécialisation. En tant que cyclistes, nous comprenons cette quête incessante de l’excellence, l’équilibre délicat entre écouter notre corps et repousser nos limites. Comme Pogacar, nous cherchons à tisser notre parcours avec une variété d’expériences, et c’est là que réside la beauté de notre sport.